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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 15:03

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Lors du dernier article, il y a plus de trois semaines, nous étions encore en Albanie, à Progadec.

 

Quelques jours plus tard, à Korçë, petite ville des Alpes albanaises, nous rencontrons toute l'équipe de l'Alliance Française : Kiço, Nevila et Nadia. Trois Albanais passionnés par la France, sa langue, sa culture, son histoire. Ils nous parlent des relations qu'entretient leur ville avec la France, depuis près d'un siècle.

 

Notre séjour dans cette ville, et plus particulièrement chez Julie (qui travaille ici comme prof de Français) est pour nous comme une retour au pays ! On parle Français, on cuisine de bons p'tits plats, on se passe de la musique et des films “de chez nous”... Même la météo est grise, froide et pluvieuse ! Elle retardera de quelques jours notre départ, ce qui est finalement un moindre mal, tant on apprécie la vie en compagnie de Julie...


albanie 05Pourtant, ces moments dans le “Petit Paris d'Albanie”, surnom de Korçë, auront été une véritable occasion d'en savoir plus sur l'Albanie et de mettre du sens sur des choses que nous avons vécues mais pas comprises. Ce pays a en effet un passé très atypique dont les habitants sont bien sûr imprégnés. Kiço, avec qui nous sympatisons et qui nous servira de guide lors d'une balade à vélo autour de la ville, nous a également aidés à comprendre l'histoire de son pays.

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Kiço (né dans les années 50 et qui a vécu la dictature) a d'ailleurs fait l'objet d'un chapitre dans un livre de Jean Bertolino, journaliste politique d'investigation français qui a écrit “Albanie, la Sentinelle de Staline”, fin des années 70. Il décrit une Albanie qu'on ne connait pas, lorsqu'elle était sous l'emprise de Enver Hoxha qui la dirigea pendant 40 ans, jusqu'à sa mort en 1985. Sous le régime qu'il avait mis en place, l'Albanie subit un profond isolement du reste de l'Europe et une adhésion sans concession au stalinisme. La dictature de Enver Hoxha est considérée comme l'une des plus répressives de l'histoire contemporaine de l'Europe. Il a même proclamé l'Albanie « premier État athée du monde » et a fait détruire tous les lieux de culte. Les seules libertés individuelles étaient celles de travailler et d'obéir. Il était par exemple interdit d'avoir sa voiture personnelle. Une des célèbres phrases de son régime nous flanque la chair de poule : le parti parlant au peuple : “Je suis toi ; mais toi, pour être en moi, tu dois me mériter”.

 

albanie 38Il est également difficile de croire, en voyant les paysans travailler à la main dans les champs et promener leur vache en laisse pour la faire paître le long des routes, que dans les années 70, tout était mécanisé, automatisé et qu'il y avait des plans de développement urbains, industriels, agricoles, routiers... C'est la Chine qui organisait alors le développement du pays, mais après la mort de Mao, Enver Hoxha a coupé son pays du reste du monde. C'est à cette époque qu'ont été construits, en cas d'attaque, ces milliers de bunkers que l'on croise partout, en ville comme en campagne, mais qui n'ont jamais été utilisés. Après la mort du dictateur en 85, la transition du communisme au capitalisme s’est avérée extrêmement difficile pour la population : très fort taux de chômage, estimé à 40 % après la crise économique de 19891992 ; puis un système frauduleux d’investissement pyramidal s'est effondré en 1997, provoquant un chaos national. S'ensuivirent une grande insécurité et d’importants mouvements d’émigration, principalement vers la Grèce et l’Italie (nous avons rencontré des jeunes qui ont dépensé jusqu'à 5 000 euros de bakshish pour un visa de travail en Italie, et d'autres, plus de 10 000 pour l'Angleterre !).

 

 

albanie 23Après la période de contrôle extrême lié à la dictature, le pays a vécu sans transition l'inverse, un relâchement total et un excès de libertés. Tout cela est à l'origine d'un grand désordre encore palpable aujourd'hui où, malheureusement, c'est la loi de l'argent ou du plus fort qui l'emporte (tel que le Kanun, un code d'honneur très ancien et violent qui est encore d'actualité aujourd'hui). Les gouvernements semblent trop faibles et corrompus pour faire face aux nombreux traffics illégaux. Certains Albanais sont très très riches, grâce au marché noir (drogues, prostitution...), d'autres très très pauvres. Nous sommes chaque jour témoins de ces inégalités qui s'observent à l'oeil nu, partout.

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Nous paraissons très étranges aux Albanais qui ne sont pas habitués à voir des touristes, encore moins en vélo ! Pour le camping sauvage, c'est parfait. Il n'y a pas le même rapport à la propriété privée qu'en occident ; pas de barbelés, pas de panneaux d'interdiction, tout semble ouvert (un héritage du communisme). C'est simple de trouver un coin tranquille où poser la tente. En outre, les villes sont peu nombreuses et la nature reste omniprésente. Cela nous plait... Dommage qu'elle soit souvent gachée par les décharges sauvages et les plastiques qui s'entassent ou brûlent à chaque sortie de village... Là encore, concernant la gestion des déchets, l'Etat semble trop absent.

 

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Après cette pause à Korçë où nous nous sommes beaucoup attachés à Julie, Kiço et à l'Albanie en général, il est un peu dur de se remettre en selle, de reprendre le rythme camping, de quitter ce pays pour un autre. On se sent soudain fatigués de voyager, on a la nostalgie de la famille et des amis, de son chez soi... Pour autant, il y a quelque chose de sacré dans notre voyage et on refuse de rebrousser chemin prématurement. Nous faisons donc preuve de patience et de support vis-à-vis de l'un l'autre et pédalons vers la Grèce.

 

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Le 26 mai, à peine les frontières traversées, retournement de situation ! Nous retrouvons le climat méditerraéen, sa chaleur et son soleil, sa douceur et légèreté de vivre, les plages propres et confortables aux reflets turquoises... On se sent tout de suite en été, en vacances, on oublie nos doutes et notre fatigue. On ne résiste pas longtemps à l'appel de la mer qui a un effet revigorant immédiat.

 

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Ce climat estival nous oblige à revoir notre emploi du temps quotidien car il est impossible, voir dangereux de pédaler par la chaleur de l'après-midi, surtout avec ces dénivelés ! Nous réglons donc notre réveil deux heures plus tôt que d'habitude, à 4H30 (!), aux premières lueurs du jour, pour profiter de la fraîcheur du matin. Petite pause grignotage vers 10 heures, arrosé du traditionnel “frappé” grec (café au lait glacé), puis on arrête tout à 13H. Plongeon dans la mer (“Pssshhhhiiit !”) et on flâne à l'ombre tout le reste de la journée, entre préparation des repas, sieste, lecture, écriture, baignade et Land-Art !

 

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Nous longeons pendant une semaine la côte ouest de la Grèce, paysages magnifiques et intactes, jusqu'à ASTAKOS. Laurie fête ses 29 ans tranquillement, au gré d'une plage... et d'une belle rencontre, celle de Chryssi et Kostas, un charmant couple de Grecs qui nous hébergent pendant deux nuits. Sur leurs conseils, nous décidons de faire un crochet par l' île de Kefalonia, terre natale d'Ulysse, qui se trouve à deux heures en bateau. grece 1058Une semaine pour en faire le tour, à un rythme très relax, puisqu'on pédale une trentaine de kilomètres par jour et on passe le reste de la journée à flâner sur les plages les plus tranquilles. Nous avons investi dans une panoplie de plongeur (masque + tuba = 10 euros !). Nous poussons des “AAAhhh !” et des “OOOhhh !” d'admiration et de surprise devant les étoiles de mer rouges, les anémones, les poissons brillants ou multicolores, les pieuvres... Ben surprendra même, à l'orée du jour, une énorme tortue de mer accompagnée de sa horde de poissons-gardes du corps...

 

L'île de Kefalonia nous plaît. Les plages-cartes postales sont superbes, les petites routes très tranquilles. Mis à part quelques Anglais en vacances, nous nous sentons comme chez nous. Il est juste regrettable qu'un violent tremblement de terre, en 1953, ait détruit le patrimoine architectural de l'île dont il ne reste que les ruines.

 

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Notre chemin croise à 4 reprises celui d'un couple d'amoureux atypiques, Mieke et Theo, qui font le tour des îles grèques en tandem-canoé-kayak ! On trouve plein de points communs entre leur voyage et le nôtre, ça accroche bien entre nous. De fil en aiguille, nous nous retrouvons à pagayer sur leur machine ! Nouvelles sensations. Ça nous donne des idées pour une prochaine fois...

 

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Nous sommes désormais à Patras, accueillis par Yorgo et Marianna. Il fait plus chaud ici que partout ailleurs. Nous nous enfermons pendant 2 jours dans leur appartement pour écrire cet article. L'ambiance est très studieuse car ils sont en pleine révision pour leurs examens de fin d'année. Pourtant, chacun ne rêve qu' à une seule chose : aller barboter dans la mer... mais il y a un temps pour tout et l'heure est au travail ! C'est toujours un peu laborieux de se mettre à rédiger un nouvel article mais nous sommes toujours fiers de nous lorsque c'est terminé ! Et puis on se dit que c'est la moindre des choses que nous puissions faire pour remercier toux ceux qui nous ont aidé dans l'organisation de ce voyage. Alors encore merci à tous !

 

Ce soir, nous faisons le crucial demi-tour de notre lune de miel. Nous remettons la découverte des terres Turques au prochain excès de folie... On aura bien le temps d'en profiter lorsque nous irons jusqu'en Chine ! icon_wink.gif Notre voyage n'est pas terminé pour autant, il nous reste 3 mois avant de reprendre le boulot.

 

Alors à tout bientot pour la suite...

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Pour visualiser toutes les dernières photos d'Albanie et de Grèce, cliquez ici : 26. Albanie + Grèce.

 

 

Un dernier clin d'oeil à nos amies les autruches :

 

 

 

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 12:11

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On nous avait dit "Allez-y, ça en vaut vraiment la peine"...

Alors, nous voici à Durres, après une petite nuit de bateau afin de traverser la Mer Adriatique. Dans ce pays où, lorsqu'on dit bonjour, on a l'impression de dire un gros mot... "Merdita !"

 

Nos premiers pas en Albanie sont pénibles et déprimants... L'état des route est déplorable et rend la balade fatigante, physiquement et nerveusement. En outre, le paysage n'est pas folichon : sur des dizaines de kilomètres, ce ne sont qu'ordures et décharges sauvages, grosses carrières de pierres et bruits des camions qui les accompagnent, usines désafectées, vieux bunkers, wagons abondonnés, cimetières de voitures, rivières polluées, atmosphère lourde et poussièreuse...

 

 

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Le lendemain, nous décidons de laisser une seconde chance à l'Albanie et persévérons. Nous atteignons alors Milot et ses reliefs, et tout change soudainement. Petite route de montagne, faible traffic, jolis horizons. On appuie sur les pédales. Plus on grimpe, plus c'est beau. On respire, on admire...

 

 

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2.Albanie48Puis, naturellement, des rencontres s'offrent à nous. Mikele et Mrika nous proposent de poser la tente à côté de chez eux. Première soirée en compagnie du peuple Albanais. Dure dure la communication, leur langue n'a pas grand chose en commun avec celles que nous connaissons... Heureusement, Ruzi, une de leurs filles, parle quelques mots d'Italien. Et puis il y a le Raki qui aide un peu... Cet alcool de marc très fort est LE carburant des autochtones. Accrochez votre estomac !

 

 

 

 Le lendemain, c'est Hume, une jeune prof de Français et son mari Perparim, rencontrés dans un village, qui nous invitent à dormir chez eux. Nous poussons donc le tandem sur 4 kilomètres de sentiers de montagne. Nos efforts sont immédiatement récompensés lorsque nous découvrons leur charmante ferme traditionnelle.

 

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Les parents de Perparim et sa grand-mère de 100 ans (environ, personne ne sait exactement) vivent là, grâce à leurs bêtes (vache, moutons, chèvres, poules) et leur travail dans les champs ... Nous sommes propulsés dans un autre siècle. Ni téléphone, ni téléviseur, pas d'eau courante, encore moins de salle de bain, quant aux toilettes, elles sont réservées aux avertis... Il n'y a rien de contemporain ici, à part quelques ampoules électriques... La vie y est rude, les hivers très froids et encore à cette époque, les nuits sont fraiches. En tant qu'invités, on nous a installés dans la meilleure chambre, celle qui se situe juste au-dessus des écuries : ça sent fort la vache mais au moins, on dort bien au chaud ! Nous passons la soirée en famille, dans la cuisine, à côté de la cuisinière à bois. Les hommes trinquent au Raki...

 

 

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... tandis que Laurie se délecte des douceurs du lait et du fromage maison. L'unique vache de la maison donne d'ailleurs bien du travail à ses propriétaires qui se voient obligés de la traire 4 à 5 fois par jour ! Pour une bonne raison, devinez laquelle ?

 

A) Parce qu'ils n'ont pas de réfrigérateur pour conserver le lait

B) Pour augmenter le rendement : plus on trait la vache, plus elle donne de lait

C) Parce que, sinon, c'est le voisin qui vient piquer le lait

D) Parce que les pis de la vache fuient

E) Parce qu'elle boit son propre lait !

 

.... C'est bien cette dernière réponse, la plus extravagante, celle qu'on aurait été bien incapable d'inventer, la E, oui ! Elle s'auto-téte ! Véridic... A bien y réfléchir, on la comprend, il est si bon ce lait.

 

Le lendemain matin, les sacoches pleines de provisions de la ferme, retour vers le futur... On redescend tout... pour mieux remonter. Notre plus haut col jusqu'à présent, 1700 mètres !

 

Nous montrons patte blanche à la frontière pour faire un crochet par la Macédoine, petit pays tout rond au nord de la Grèce. Juste quelques jours, le temps de remarquer deux particularités du pays, son alphabet (?!)...

 

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... et son drapeau, qui est de loin, le plus joli que l'on ait rencontré.

 

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Nous faisons le tour du grand lac de montagne, Ohrid, qui se situe entre les deux pays. On aime.

 

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Nous sommes désormais de nouveau en Albanie, à Pogradec. Il fait un temps superbe... Après avoi2.Albanie89r vécu sur les routes pendant 15 jours, nous sommes heureux de faire une pause chez Hanno qui nous accueille dans son bel appartement avec vue sur le lac et les montagnes. Hanno est Autrichien, grand voyageur, il connait bien les Balkans. C'est une chance de partager son quotidien et son expérience ici, nous en apprenons ainsi un peu plus sur l'Albanie.

 

.....

 

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Et alors, personne n'a deviné de quel animal provient le crane qui, depuis la Tunisie, orne fièrement notre monture ? Nous l'avons choisi comme mascotte car comme elle, nous progressons lentement et portons notre maison...  La réponse en image...

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 C'est notre Tartaluga !!!

 

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Pour visionner les dernières photos d'Italie (de Tropea à Bari) ainsi que celles de l'Albanie et Macédoine, cliquez ici : "Album Num 25 Italie + Albanie"

 

 

A bientôt !

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 18:45

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Début avril, après une nuit dans le ferry, débarquement sur une ile d'Europe. Palermo...

Dès notre arrivée, nous filons à travers les montagnes pour notre premier rendez-vous Sicilien, à Ficuzza. Nous allons passer notre lundi de Paques avec Filippo que nous avons connu grace au "CouchSurfing". Il nous a tout simplement invités à un barbecue entre amis, dans sa maison de campagne familiale. Apéro, saucisses, ça faisait longtemps...


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Après le désert archi-plat et les grosses chaleurs du Sud Tunisien, nous retrouvons en Sicile les routes à fort dénivelé, ainsi que la fraicheur du printemps. Tout est très vert et luxuriant. Nous nous émerveillons chaque jour devant la grande diversité de plantes, de fleurs et de papillons.

 

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Nous traversons les montagnes vers le sud de la Sicile. Nous longeons ensuite la cote direction l'Est, jusqu'à Agrigento. Brève mais chaleureuse rencontre avec Santi qui travaille à l'office de tourisme. Il nous offre notre première pizza italienne. 

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Nous continuons notre route. Les journées s'enchainent sur de belles voies, le long de la mer. Un dimanche, les Siciliens sont sur leur 31, dans leur voiture toute propre. On suppose qu'ils se rendent tous au traditionnel repas du dimanche, en famille. Cela fait une semaine que nous pédalons, dormons en camping sauvage et mangeons essentiellement cru. On imagine le contenu de leurs assiettes et on rève en secret de se joindre à eux... On se console en poussant sur les pédales. Après de gros efforts, nous atteignons Caltagirone, charmante petite ville perchée. Nous récupérons notre souffle sur la place du village qui offre un magnifique panorama. 

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Un 4x4 ralentit près du tandem, observe un moment puis nous aborde. C'est Jacky au volant, la conversation s'engage sur le voyage... Une heure après, nous nous installons autour d'un succulent repas, en compagnie de Jacky, sa famille et ses amis ! On apprendra que notre hote est champion 2009 d'Italie en handi-cyclisme. Il nous bluffe... Sa moyenne annuelle kilométrique à vélo est plus élevé que la notre ! Il nous scotche d'autant plus lorsqu'il ajoute que, selon lui, les vrais cyclistes, c'est nous !

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...

Devinez où a été prise cette photo ?

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Et oui, sur l'Etna !

Nous profitons de notre séjour chez Matt pour randonner toute une journée sur ce volcan qui a craché ses dernières flammes en 2004. Il fume toujours (lui... ).

Matt est notre première expérience d'accueil via "Warm Showers". Il s'agit d'un réseau international d'amoureux du vélo qui proposent une douche chaude et un hébergement aux cyclo-randonneurs de passage. 

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La ville de Messina est notre dernière étape en Sicile, Roberto et sa colocataire Ana partagent avec nous un bout de leur vie dans la "Smile House" qui porte bien son nom. Ambiance étudiante. Soirée sur la terrasse d'un bar, à chanter et danser avec les guitares jusqu'à l'aube (mais les vieux que nous sommes irons se coucher bien avant les autres).

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Nous quittons donc la Sicile, ses volcans, sa Mafia, ses glaces et ses pizzas, après deux semaines de belles aventures. Le personnel d'un ferry pour camions nous offre la traversée pour le continent. Encore un petit privilège accordé aux jeunes mariés en tandem... 

A Nicotera Marina, Andrea nous confie les clés de sa maison de vacances, un cottage au bord de la mer. On y dormira deux nuits. On pédale ensuite par monts et par vaux pour atteindre Tropea.

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Et me voilà aujourd'hui en train de composer cet article sur la terrasse de notre cabane au fond du jardin...

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En fait, c'est un chalet en bois tout confort que Salvatore et Lisa louent en été et prètent le reste de l'année aux cyclo-voyageurs de "Warm Showers". Comme la majorité des personnes qui nous invitent, Salvatore est un voyageur dans l'ame. ll rève de s'évader, de quitter son quotidien et ses responsabilités pour partir à l'aventure. En attendant, il le fait par procuration à travers les récits des voyageurs qu'il héberge. Notre séjour chez lui se prolonge. Envie de faire une petite pause dans le confort, le calme... Nous en profitons pour rendre service : repeindre le chalet, désherber le jardin, les activités ne manquent pas... Ils veulent nous garder un mois ! 

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Si ces expériences d'accueil de voyageurs vous tentent, n'hésitez pas ! Ces associations sont de véritables révolutions humaines. En voici les liens:

www.couchsurfin.org

www.warmshowers.org

En Europe, Italie comprise, l'invitation n'est pas aussi spontanée que dans le Maghreb -mais lorsque la rencontre a lieu, elle n'en est pas moins intense-. Ces réseaux sont donc pour nous une aubaine pour rencontrer les habitants et apprendre, tout en partageant leur quotidien. Il y a 1001 choses à raconter sur ces moments de vie ensemble...
Pour en avoir un petit aperçu et pour les photos de l'Etna, etc., cliquez ici : album-photos numéro "24. Sicile".

Et un dernier souvenir de Sicile :

 

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:04

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Notre séjour à Douz se prolonge de jour en jour, suite aux amitiés que nous y lions.

 

 
Avec Amor tout d’abord, l’homme à cheval rencontré au gré d’une dune. Il nous a ouvert sa porte, son cœur, sa disponibilité. Nous le côtoyons pendant quelques jours : Bonne soirée autour d'un couscous de poulet préparé par sa femme Bouthaïna ; visite de sa petite bergerie-écurie et de la marbrerie où il travaille ; soirée mariage de son cousin et explications des traditions du désert. Il nous amènera aussi à ce festival de cavaliers nomades, à côté de Kébili. Voltige, danses, musique. 

 

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Au camping, nous rencontrons également Mohamed et son ami Béchir qui nous invitent à boire le thé sous leur tente de désert. Ben et Mohamed échangent tenue et chapeaux puis jouent aux cartes. De fil en aiguille, on se retrouve chez Mohamed qui nous présente sa femme Aïcha et ses quatre enfants. Aïcha nous fait une démonstration de tissage de tapis en laine de mouton. Ils nous font goûter le lait frais de leurs chèvres, les dattes récoltées dans leur propre oasis et conservées depuis le mois d’octobre. Saveurs des plus délicates, uniques à nos papilles… Plus tard, après un énième bon couscous, les filles de Mohamed conduisent Laurie à la soirée des femmes d’un mariage.

 

 

 

 

Notre séjour à Douz sera l'occasion de faire un peu de soudure pour modifier la position de Laurie sur le tandem. Elle souffre depuis 15 jours d'une drole de douleur derrière le genou... Objectif : agrandir le poste de pédalage en reculant sa selle. Une nouvelle mission pour Ben qui s'amuse toujours comme un gamin à trafiquoter le tandem.

  

 

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Matmata, Tataouine... D’autres horizons nous attendent. Nous nous décidons à quitter Douz malgré les nombreuses sollicitations à rester et le vent chaud du désert qui, le matin du départ, souffle dans le mauvais sens.

 

 

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Grosse journée à travers le désert. Le soleil tape, la chaleur nous écrase. Nous retrouvons par hasard une connaissance de Douz, Ahmed qui vient passer son jour de congé dans le désert avec son ami et son neveu. Nous déjeunons ensemble.

 

On essaie ensuite de reprendre la route. Encore plus de vent, encore plus de chaleur. Finalement, on trouve rapidement refuge sous un abri de désert où l’on passera la nuit.

 

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Lendemain matin, 6 heures, à notre réveil, il fait déjà plus de 30 degrés. Le vent chaud du désert souffle déjà très fort, en biais, rendant notre progression très difficile, voire parfois impossible. Nous pédalerons péniblement pendant une heure pour finalement échouer au « Café Jélili ». C’est un lieu de passage et de réapprovisionnement, situé  au croisement de deux routes menant vers de lointains oasis. Le patron, Hamadi nous explique que plus le soleil monte, plus le vent souffle. .. Et il n’est que 9 heures du matin ! Lui et sa femme Saïda nous proposent de passer la journée avec eux. C’est la tempête de sable dehors, nous acceptons…  Nous avons la bonne surprise de découvrir leur aigle chasseur, recueilli dans son nid. Un dresseur de rapaces  professionnel  travaillant pour le roi d’Arabie Saoudite est de passage dans la région ; il est venu donner des conseils de dressage à Hamadi. Il nous montre avec fierté son propre oiseau.

 

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Les paysages changent, prennent du relief,  nous progressons à travers une chaîne montagneuse. Il y a davantage d’eau et la végétation réapparait succinctement.  Nous traversons Matmata très rapidement pour éviter les touristes, nous nous rapprochons de Tataouine. Nous enchaînons les nuits tranquilles en camping sauvage et les belles journées de pédalage au gré de montagnes de pierres, de villages perchés et de vastes canions creusés par des oueds aujourd’hui asséchés. La chaleur est sèche elle aussi, ce qui nous aide à la supporter. Jusqu’à 40 degrés à l’ombre…  Nous gardons nos vestes pour nous protéger du soleil.

 
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Arrivée à Tataouine. C’est bien le bout du monde avant le grand Sahara. Mabrouk et Fatma, avec qui nous avons pris contact grâce au Couchsurfing, nous attendent dans une charmante maison égayée par leurs 3 enfants. Le week-end s’annonce bien : le mariage d’un cousin se profile à l’horizon. Les mariages… On est toujours ravis de partager ces moments d’immersion dans la culture musulmane, hauts en couleurs, en joie, en saveurs et en rencontres. A chaque région ses traditions, costumes, musique, ce qui fait qu’on ne se lasse pas. Pas de photos du mariage (il faut parfois savoir s'abstenir) mais une idée de la tenue traditionnelle de mariée à Tataouine :

 

 

 

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Mabrouk, Fatma ont un sens de l’accueil formidable, simple et chaleureux. Ils sont tous deux sensibles, généreux et très attachants. Ils nous disent être toujours très heureux de recevoir des couchsurfeurs : un divertissement dans leur vie, une ouverture sur le monde, un « héritage pour leurs enfants ». Nos liens se resserrent de jour en jour. Nous discutons de longues heures avec Mabrouk. Il a fait ses études de médecine en Belgique dans les années 70. Politique, religion, relations entre pays du monde arabe… Il possède une ouverture, un recul et un sens critique très aiguisé, ce qui est rare et précieux, comme nous n’en avons jamais rencontré dans ce pays. Et il est intarissable ! Il nous apprend beaucoup sur le fonctionnement de la société tunisienne.

 

 

 

Moments entre femmes aussi, avec la préparation du couscous, le henné, l’essayage de tenue traditionnelle et les discussions de filles… Fatma est une femme de caractère, affranchie, qui a eu la force de se libérer du poids social et familial, pour devenir tout simplement elle-même. Une femme qui inspire à tous ceux qui l'entourent le respect.

 
Nous profitons également de ce séjour pour visiter les impressionnants KSOUR autour de Tataouine. 

 


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Un ksar est un ensemble de greniers fortifiés qui servait autrefois à conserver à l’abri des voleurs, les récoltes, les outils et ustensiles d'une famille pendant les périodes de transhumance. Le temps et la vie semblent s’être arrêtés dans ces lieux qui appellent à la contemplation. Chenini, village-refuge et sa mosquée des sept Dormants,  Ksar Ouled Soltane, Ksar Ez-Zahra, Ksar Jelidat... Notre tandem nous amène aussi vers des ksour moins populaires dans de petits villages, en dehors des circuits touristiques. On s’y arrête pour pique-niquer, au frais des greniers.

 

 

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Après cinq jours passés avec eux, nous quittons Mabrouk, Fatma et leurs enfants, tout émus, de grosses larmes dans les yeux. Mabrouk serait bien venu avec nous…

 

 
Le voyage en Tunisie touche à sa fin. Nous remontons vers le nord progressivement, le cœur joyeux, le vent dans le dos (pour une fois !). Avant Gabès, un jeune homme nous aborde alors qu’on monte la tente pour la nuit. Finalement, nous la replierons pour dîner et dormir chez lui. Mohamed et les femmes de sa famille se plient en quatre pour nous accueillir. Le plus beau cadeau que nous puissons leur faire en retour est une promesse d'embauche pour Mohamed, le dernier de la fratrie qui cherche du travail... Avis aux recruteurs !

 

  Nouvel album photo : "num 21 Tunisie "

 

A l'occasion d'une balade, nous dénichons la mascotte du voyage. De quel animal s'agit-il ?

  

 

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Un indice : joyeuses Paques !

 

 

 

 

 

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 11:12
tunisie2 250Salam Alekum ! Labes ?

Nous vous avions laissé il y a 15 jours à NABEUL, au nord de la Tunisie, après notre tour du Cap Bon. En sortant du cyber café, nous rencontrons Roberto, un voyageur à vélo d'origine uruguayenne, sur les routes depuis... 19 ans !!! Après de nombreux pays traversés, il vient d'arriver en Tunisie. Il est accompagné de Sana qui l'héberge pour quelques jours. Sana est une Tunisienne également passionnée de voyages, qui fait partie du réseau CouchSurf. Pour ceux qui ne connaissent pas le CouchSurfing, il s'agit d'un réseau international de personnes qui proposent d'héberger des voyageurs, en toute générosité et dans le but de rencontrer, d'échanger et de "créer un monde meilleur". Le concept est très intéressant, allez faire un tour sur ce lien à l'occasion : www.couchsurfing.org

tunisie2 122Nous bavardons un moment dans la rue avec eux, puis Sana nous invite à boire le thé chez elle. Nous sympathisons rapidement et après une soirée diapo des voyages de Roberto, nous y passerons finalement la nuit. Le lendemain matin, Ben répare les vélos de tout le monde, tandis Sana initie Laurie à la cuisine tunisienne. Nous découvrons le M'Hammas (soupe de légumes à base de grosse semoule de blé et accommodé d'abats de mouton) et les Ojjas (oeufs brouillés dans une purée de tomates, d'ail et de piments avec des morceaux de merguez). Il y a aussi la B'Sissa (boisson du matin, introuvable dans le commerce, à base d'une poudre de céréales et de nombreuses épices que l'on mélange à de l'eau, de l'huile et du sucre). Nous discutons passionnément autour de ces délicieuses spécialités culinaires. De très bons moments entre routards !

Toujours à la recherche de l'été, nous fuyons en train les vents violents et les pluies torentielles qui persistent depuis quelques jours à Nabeul. Nous arrivons à TOZEUR, au sud de la Tunisie, au soleil et au chaud.  Nous décidons de faire le tour des trois Oasis de Montagnes, au bord de la frontière algérienne : Chebika, Tamerza et Midès.

Les journées de pédalage sont très différentes ici. Nous sommes véritablement au milieu du désert, allant d'oasis en oasis séparés par de grand espaces tranquilles. Du sable, des montagnes sèches, le soleil qui tape, des oasis luxuriantes de palmiers, de vieux villages de pierres abandonnés, de quoi être dépaysé !

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Nous faisons du "camping sauvage déclaré". Nous devançons désormais les gardes nationaux qui enregistrent nos passeports et le lieu où l'on souhaite dormir, et ils nous laissent nous installer sans problème. Comme ils sont très soucieux de notre sécurité et confort, ils viennent quand même nous rendre visite au soir et au matin... Nous dormons sur nos deux oreilles !

tunisie2 279Une fin de journée, en faisant nos courses, nous rencontrons Kamel, vendeur de fruits et légumes au regard clair qui tient une modeste boutique au bord de la route. Il ne parle pas Français mais il se montre tout de suite très sympathique. Il nous fait boire dans sa tasse de café au lait puis nous invite à dormir chez lui. Sa maison est juste derrière, au fond d'une cour où trottent 2 chèvres, un mouton et une dizaine d'enfants. Il nous présente sa femme Salwa et ses deux fils puis la famille de ses frères ainés qui habitent à côté. Tous se rassemble autour de nous, curieux et joyeux. On nous offre du café au lait très sucré, des dattes, des cacahuetes, puis du couscous bien sûr. Nous passons de maison en maison. Les femmes montrent fièrement à Laurie les photos des derniers mariages tandis que Ben discute avec les frères de Kamel. Ils lui racontent leur travail à la mine de phosphate d'à côté. Un métier très dur, 50 heures par semaine pour un revenu mensuel de 500 dinars (300 euros). L'un d'eux a 11 enfants âgés de 5 ans à 30 ans. La vie est difficile. Les plus grands ne trouvant pas de travail, il subvient ainsi aux besoins de tous (ce qui représente environ la moitié du seuil de pauvreté par personne). Certaines de ses filles sont tout de même mariées, mais à des gendres au chômage qu'il faut également "entretenir". Ben se sent bien impuissant lorsqu'il lui demande une promesse d'embauche en France, pour son fils aîné...

Malgré leur pauvreté, tout le monde se montre très généreux avec nous. Nous essayons de rendre la pareille par notre disponibilité, notre écoute, nos histoires de voyage et de vie en France, le divertissement que nous pouvons apporter.

Nous repartons après avoir acheté un maximum de fruits et légumes à Kamel qui refuse qu'on lui laisse plus d'argent que ce que nous lui devons pour nos courses.

Nous pédalons toute la matinée à travers les pierres et les mines de phosphates, en repensant à la famille de Kamel...

A METLAOUI, Laurie fait un tour sur Internet pendant que Ben fait la discussion dehors, avec deux jeunes hommes intrigués par le tandem : Bassem et Mohamed. Le premier, qui vit juste à côté, nous amène chez lui. Sa femme Afef nous sert le café et nous propose de dîner et de dormir chez eux le soir-même. On ne peut pas refuser, même si on se dit qu'on n'a pas fait beaucoup de kilomètres aujourd'hui...

tunisie2 318Mohammed qui veut nous inviter aussi nous conduit jusqu'à la maison de sa mère pour le déjeuner. C'est dimanche, toute la famille ou presque est là. Après manger, une des femmes qui est coiffeuse prend la tignasse rebelle de Laurie en main. Mohamed, son beau-frère et ses soeurs étudiantes à la fac sont cultivés. Ils font preuve d'une infinie soif d'échange que nous tentons d'étancher. Les discussions sont passionnantes : relations France-Tunisie, éducation, santé, politique, valeurs culturelles, familles, travail...

tunisie2 323Nous retournons chez Bassem et Afef pour la soirée. C'est un jeune couple de nos âges, classe moyenne. Bassem est prof de sport et Afef cherche un travail dans la comptabilité-gestion. Ils habitent un appartement équipé de tout le confort moderne et richement décoré. Le frère et la soeur d'Afef se joignent à nous pour la soirée. Nous goûtons de nouvelles spécialités tunisiennes : le Safa (plat cuisiné à base de grosse semoule et de légumes), les Metabga (pâte à pizza fourrée de légumes et de harissa). Tout est fortement relevé, Ben adore, Laurie commence à y prendre goût. Au matin, nous avons droit à une confiture maison de dattes, pour adoucir tout ça. Nous repartons avec le pot.

tunisie2 341Il nous faut de l'énergie pour cette grosse journée. Nous traversons le Chott El Jerid, un énorme lac salé (à sec) au milieu du désert. Chech obligatoire contre le puissant soleil et le vent qui souffle un peu (de face évidemment !). Paysage insolite, très plat, s'étendant à l'infini, déserté, avec ses mirages au loin. On croit voir des étendues d'eau, des oasis ou des maisons. On vous met une petite vidéo panoramique en fin d'article.

123 kilomètres, vitesse moyenne de 21 km/h, un record !

Nous arrivons à DOUZ où nous nous accordons quelques jours de repos dans un beau et calme camping à 4 dinars par jour (2 euros). Calme car il n'y a pas ou très peu de touristes. Par contre, la saison des mariages venant de commencer, nos soirées sont rythmées par les percussions et les you-yous alentours... qui s'arrêtent assez tôt pour faire place aux aboiements des chiens errants que Ben va chasser en caleçon, à coups de bâtons.

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Aujourd'hui, le 18 mars 2010, nous sommes allés marcher dans les dunes de sable fin, fêter nos 6 mois pile-poil de voyage... et après le coucher de soleil, nous avons atteint les 4444 kilomètres sur le retour... de nuit, oups !

Vous trouverez les photos illustratives de tous ces moments et bien d'autres dans l'album "22.Tunisie2".

 

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 15:33

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Nous sommes en Tunisie depuis une semaine, heureux d'être de retour sur nos selles !

J'écris cet article face à la mer, bleu et calme, tandis que Ben change un rayon qui a lâché hier (cf son point technique plus bas).

Avant d'arriver dans ce nouveau pays, nous avons passé une dizaine de jours à Marseille, hébergés par Hélène, notre "vieille" copine de Nancy, et Lucile sa collocataire. Ce passage en France a été une drôle de coupure dans le voyage, surtout au niveau climatique ! En revanche, l'ambiance dans les ruelles du quartier de Noailles est chaleureuse et a de quoi rappeler celle des souks marocains : marchés de toutes les couleurs, petites boutiques d'épices ou de djellabas, papys en habit traditionnel, appel à la prière de la mosquée... La ville de Marseille, un vrai voyage a elle seule...

Malgré la météo hivernale, Hélène nous a amenés dans les montagnes à côté de Marseille, pour une randonnée à pieds (qui s'est achevée sous un orage). On a retenté notre chance quelques jours plus tard, dans les calanques, pour une balade à vélo, magnifique... mais qui s'est également terminée sous la flotte, trempés de la tête aux pédales ! 

Photoben&louloute 037Ce séjour chez Hélène et Lucile a été une véritable expérience de WWOOFING : les filles ont profité d'avoir un bricoleur sous la main pour faire mille et une installations dans leur nouvel appartement. Tandis que Laurie se chargeait de l'intendance du foyer, Ben s'en est donné à coeur joie : installation d'une barre de traction, remise en lumière des locaux, construction d'une banquette de salon, d'étagères... et d'un trapèze !

Quelques tranches de vie dans l'album photo numéro 20 "Escale en France".

Photoben&louloute 059Le 26 février, nous avons fêté les 28 ans de Ben en bonne et due forme, au cours d'une soirée exclusivement composée de nanas qui l'ont relooké, nourri, abreuvé et couvert de cadeaux. Après cela, elles étaient plus tranquilles pour papoter et rigoler jusqu'au bout de la nuit.


Le lendemain matin, la tête embuée, très en retard, nous embarquons in extremis dans le ferry pour Tunis.

24 heures en pleine mer... c'est finalement très court. Cette chère mer qui ne nous lasse pas... Elle est le repère que nous avons choisi pour cette année de voyage "autour" de la Méditerranée.

En arivant à Tunis, nous sommes frappés par l'atmosphère douce et ensoleillée qu'il y règne. Cela met tout de suite notre énergie et notre envie de découverte au top.

Nous visitons Tunis pendant deux jours puis, n'y tenant plus, nous prenons la route en direction du CAP BON qui est resté (en partie) naturel et assez éparnié par le tourisme de masse.

Quelle joie de retrouver le voyage tel qu'il nous plait : libres sur les petites routes de campagne, le soleil et le vent dans le dos, la truffe à l'air, les chansons sur nos lèvres, ensemble dans l'action et le mouvement...

La fin de cette première journée de pédalage est impressionnante sur cette route abandonnée pour cause d'éboulements...

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En soirée, nous nous arrêtons dans un hammam très particulier, à Korbou. Il a en effet été construit autour d'une source naturelle d'eau chaude (brûlante même !). Laurie est chanceuse, c'est le jour des femmes. A l'intérieur du hammam, un escalier vertigineux descend dans des gorges vaporeuses. On y découvre un beau mélange entre le carrelage traditionnel et les parois naturelles de la roche. On peut alors, si on ne craint pas la chaleur, s'enfoncer dans une grotte et s'installer dans une petite piscine d'eau de source, entre 60 et 70 degrés...! Lorsque une nouvelle venue parvient à y entrer, les Tunisiennes font les youyou ! L'une d'elles me met à l'aise, nous discutons. Elle proposera de me gommer le dos au gant de crin. Les hammams sont toujours, comme au Maroc, une belle occasion (l'unique ?) de rencontrer les femmes. Celui-ci a été une expérience inoubliable. Et un bon décrassage de fin de journée !

Nous plantons ensuite la tente près de la mer, dans un coin perdu et magnifique, sur un morceau de falaise où le vent soufflera toute la nuit.

Les nuits suivantes, on se rend compte que le camping sauvage en Tunisie n'est pas aussi évident qu'ailleurs. Impossible d'installer la tente dans un champ, près d'une maison ou au bout d'un chemin, en toute simplicité, même en demandant aux habitants. Nous apprenons qu'ils doivent systématiquement prévenir les gardes nationaux qui viennent alors enregistrer les passeports et vérifier que nous sommes bien en sécurité pour la nuit. Ils sont plein de bonne volonté et pas bien méchants mais ces formalités administratives sont lourdes tous les soirs ! Et bien sûr, leurs critères de sécurité ne sont pas les nôtres : en résumé, il nous faut l'électricité, les sanitaires et un gardien de nuit. Si le coin est un peu reculé, il faut déménager vers un camping ou à défaut... une station service ! De quoi faire de bons souvenirs.

Quelques images dans l'album photo numéro 21 "Tunisie 1".

C'est malheureusement peut-être le respect systématique de cette règle qui entrave la spontanéité de l'accueil. Car les Tunisiens sont très accueillants, tout sourire, surpris et très amusés de nous voir passés en tandem. Ils nous abordent souvent pour nous saluer, nous souhaiter la bienvenue, nous poser mille questions ou nous prendre en photo... mais le contact en reste là. Nous gardons l'espoir de vivre de réelles rencontres, de créer des liens avec certains d'entre eux, car l'aventure dans un pays, si elle n'est pas également humaine, n'a pas autant de valeur à nos yeux.

Photoben&louloute 096
Il nous a fallu une semaine pour faire le tour du Cap Bon, en y allant tranquille. Nous nous dirigeons désormais vers le sud et choississons de passer par les terres. Nous éviterons ainsi la côte qui, dit-on, est dévastée par les contructions touristiques et les gros axes routiers. A la recherche d'une Tunisie rurale, authentique et de ses habitants...

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En route vers le désert !

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Point technique du Ben:

Photoben&louloute 013Bon j’espérais ne pas avoir à faire de point technique si tôt mais c’était sans compter avec la malchance, et je dois l’avouer, une erreur de ma part.
Oui, une erreur de débutant :  je n’ai pas coupé le câble de dérailleur arrière qui dépassait. Du coup, après 100 km et un coup de vent mal placé, le câble est allé se prendre dans la chaine et vlan !… Snif…
Résultat des casses : un dérailleur tout neuf et une chaine toute neuve, le câble spécial tandem super long (beaucoup trop !) à 8 euros, la patte de dérailleur arrière tordue et l’affaiblissement de la moitié des rayons de la roue arrière.

Tout ça pour un bout de câble… C’est cher payé.

La réparation a eu lieu rapidement le jour de notre grande traversée Nîmes-Marseille, et un peu tous les jours depuis, puisque je change un à un les rayons qui se cassent à cause de ça.

Alors, les adeptes de la pédale, si vous changez vos câbles, ne les laissez pas dépasser, même bien enroulés, ça peut faire beaucoup de dégâts.

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 19:51


100 7085 [50%]Bonjour à tous !

 

Voici un long, très long article sur la suite de nos aventures (album photos n°19). Prévoyez un peu de temps avant de vous lancer : vous vivrez la fin du voyage au Maroc, avec la visite de Fès et le mariage marocain vu par Laurie qui vous racontera son vécu côté femmes. Il y aura aussi notre retour obligé par la case « France », plutôt frigorifiant, et le détail des galères et réparations du tandem dans le point technique du Ben.

 

Suite et fin du périple marocain

 

Notre petite folie en scooter a duré une semaine. Nous avons finalement assez peu roulé, une moyenne de 40 kilomètres par jour : 2 fois moins qu'en tandem ! Mais le fait de quitter les villes pour la campagne nous a réellement permis de vivre des rencontres et de voir des paysages inaccessibles en transport en commun.

 

Après cette expérience dans le sud du Maroc, nous reprenons la direction du Nord. Un car nous conduit jusqu'à FES, une ville qu'il ne fallait pas manquer.

 

100 7104 [50%]Fès, une ville composée de trois villes bien distinctes : la médina datant du Moyen-Age, la vieille ville datant du 13ème siècle et la nouvelle ville...

Fès et ses murs chargés d'histoire encore vivante. La médina est envoûtante de part la vie qui s'y joue toute la journée.

Fès, un véritable labyrinthe avec ses petites ruelles, ses artisans, ses marchés, ses monuments et l'art qu'ils abritent...

Fès, ses remparts aux 17 portes, les cimetières qui semblent encercler la ville, puis la campagne environnante, les montagnes verdoyantes...

 

 Deux jours, c'est un peu court pour s'imprégner de l'ambiance de Fès mais notre ami du nord, Mostafa nous attend pour le mariage de son frère !!! Et oui, vous l'aviez oublié celui-là, non ?

 
Le mariage marocain

 
100 7154 [50%]Jeudi 28 janvier. Après un long voyage en car, nous arrivons à Fakhana très tard, dans la maison de la famille de Mostafa. Ils ont déjà commencé à festoyer depuis plusieurs jours mais le mariage commence « pour de vrai » demain, vendredi. Nous sommes plongés dans une ambiance de préparatifs (si caractéristique de l'avant-mariage, ça nous rappelle des souvenirs...) où l'excitation et un peu de stress, règnent sur tout le monde, des plus jeunes aux plus anciens. Cela ne les empêche pas de nous accueillir avec beaucoup de chaleur et de nous mettre à table à peine arrivés. Comme d'habitude, quelques personnes s'attroupent autour de nous dans la joie, nous dévorant des yeux... C'était notre dernier repas en amoureux. En effet, on nous met rapidement à l'ordre du jour et de ceux qui vont suivre : les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes !

 

Laurie ne s'en plaint pas, elle adore l'ambiance entre nanas, faite de rires et de complicité. Cette première nuit est pleine de rêve des jours à venir où nous allons découvrir les traditions du mariage marocain, et de surcroit musulman car Chaïb, le marié (frère de notre ami Mostafa), est très religieux et tient à respecter les principes coraniques.

 

Le vendredi est, nous dit-on, « le jour des hommes », le samedi celui des femmes. On n'arrive pas trop à savoir ce que cela signifie. On constate en tous cas que tous les matins, ce sont -pour sûr- les femmes qui bossent !

  

Vendredi matin. Priorité aux urgences, en l'occurrence, le « relooking» de Laurie qui est arrivée en mode routarde : jeans, baskets et cheveux en friche... Une équipe de choc la prend en main pour qu'elle ne dépareille pas parmi une foule de femmes parées de leurs plus beaux atours... Et la transformation...

 

100 7183 [50%]

 Plutôt réussie non ?

 

Laurie prend la plume : "Vendredi 13H. En vraie marocaine, je rejoins les femmes de la noce dans ce qu'on appellerait une « salle de réception » : chaque maison marocaine digne de ce nom en possède une, il s'agit d'une très grande pièce avec des banquettes le long des murs et des tables rondes au milieu pour servir le thé. Toutes s'émerveillent sur ma façon de porter le voile "qui me va à ravir" et de ma robe qui est vraiment somptueuse (c'est Anisa, la fiancée de notre ami Mostafa qui me la prête). A partir de ce moment, c'est confirmé, je suis une des leurs !

 

D'autres femmes nous rejoignent, cousines, tantes, amies, voisines, il y a du monde et ça brille. Une en vert, l'autre en rouge, une dorée, une autre orange, oh, la belle bleu ! Les vieilles femmes sont quant à elles tout en blanc, la couleur des veuves. Vers 14 heures, nous sommes plus d'une quarantaine à sortir de la maison, en chantant. Nous montons dans les voitures, direction la maison des parents de la mariée... qui est à 200 mètres ! Beaucoup d'autres femmes nous accueillent là-bas, il s'agit de la famille de la mariée. Elles nous conduisent à l'étage, dans la salle de réception. La mariée est là, assise sur une banquette, recouverte d'un large drap blanc opaque... Nous nous installons, on nous sert des jus de fruits et des pâtisseries. Suivra un long, très long moment d'attente (entre deux et trois heures), entrecoupé de moments de musique et de danse. Je ne m'ennuie pas pour autant, je m'occupe en admirant les robes des nouvelles invitées qui ne cessent de faire leur apparition. Arrive le repas tant attendu (c'est qu'on avait faim !). En fait, je l'apprendrai par la suite, nous attendions que les hommes, installés au rez-de-chaussée, aient terminé de manger... Les plats de viande se succèdent, tout le monde mange à toute vitesse. Une sorte de rituel a ensuite lieu : les sœurs du marié entrent dans la pièce avec des chants, des chandelles et un plat rempli d'herbes séchées qu'elles apportent auprès de la mariée. Les sœurs de celle-ci les rejoignent, et toutes se glissent sous le drap blanc, autour de la mariée. Il se passe quelque chose là-dessous mais quoi ? L'une d'elles, remarquant sans doute mon intérêt, m'invite à les rejoindre. Elle parle un peu Français et m'explique que les deux familles procèdent à l'échange de henné. Je suppose que cette cérémonie image la demande en mariage et l'acceptation de la demande. Il y fait chaud, j'aperçois enfin le visage de la future épouse qui me salue discrètement. Je suis étonnée de constater qu'elle est loin d'être la jeunette de 20 ans que je m'imaginais. On m'apprendra plus tard qu'elle a 40 ans et que c'est en effet rare pour une femme de se marier si tard. Mais la promise détient un atout majeur : la double nationalité espagnole, ce qui permettra à son futur mari de quitter au plus vite les terres marocaines pour travailler en Espagne (le rêve de tous les Marocains).

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Après le rituel de l'échange de henné, nous ressortons toutes de la maison, les femmes entonnent ce même chant répétitif, poignant, plein de force, gorgé du poids des traditions. Le jour tombe, nous retournons dans la salle de réception, chez le marié. La plupart des femmes ont pris congé, il ne reste que la famille proche (une trentaine de femmes tout de même !). L'ambiance est à la fête, toutes sont très excitées. Le reste de la journée et toute la soirée passera vite. Les femmes bavardent en prenant le thé, se racontent des anecdotes, parlent de leur vie et de leur religion. Elles chanteront de nombreux chants sur le rythme des tambourins. Nous chanterons également pour accueillir les hommes, en tapant des mains tandis qu'ils montent les marches, en prenant soin de nous éviter du regard. Un seul nous fera un salut en souriant, devinez lequel ? Mon mari bien entendu ! Ils vont passer la soirée sur la terrasse, sous un immense chapiteau, des plus luxueux, installé pour l'occasion. Nous retournons ensuite dans notre « petite » salle de réception au rez-de-chaussée pour chanter et rire à nouveau entre femmes. Il y a plusieurs autres moments de rituels, comme lorsqu'elles font passer le henné et que chacune se l'applique en forme de rond, dans le creux de la main. Le henné permet aux femmes de nourrir la croyance qu'elles  peuvent, à travers cette pratique, surmonter les problèmes au foyer et de la vie en général. Il serait signe de bonne fortune, protégerait de la malchance et il renforce l'espoir de mariage chez les jeunes filles. La soirée sera rythmée par de vrais moments d'humour également, avec des sketchs initiés par les moins timides. Nous danserons enfin beaucoup, en roulant des hanches, des épaules et en faisant les fofolles jusqu'à très tard.

 

Pendant le même temps, là-haut, sur la terrasse, plus de 250 hommes se sont réunis pour la soirée. C'est ça, « le jour des hommes » ! Vers 1 heure, une fois que ces Messieurs ont terminé leur repas, les femmes mangent à leur tour. Comme la fois précédente, le repas est très copieux et il est pris très rapidement : 4 plats délicieux se succèdent en l'espace de 15 minutes top chrono !

 

100 7237 [50%]3 heures du mat', fin de soirée, une fois qu'il n'y a plus personne dans la salle de réception, on installe les couchages pour la nuit. Je pense à Ben... Qu'a-t-il bien pu vivre de son côté ? Ma curiosité et l'envie de le voir n'amènent à franchir quelques interdits pour pouvoir le croiser discrètement avant d'aller me coucher. Mon Loulou ! Je lui fais part de mon excitation concernant les événements de la journée. Il s'étonne un peu et me fait comprendre que l'ambiance de son côté a été beaucoup moins festive et même, à plusieurs reprises, pour le moins soporifique... Il faut savoir que dans le Coran, la musique non religieuse et la danse sont considérés comme des pêchers. Le marié qui est très pratiquant les a donc proscrit de son mariage... ou plutôt de ce qu'il peut en voir ! Il semble donc que le « jour des hommes » a été beaucoup plus sympa à vivre de notre côté. Pauvre Ben !


 
Samedi matin. Je me réveille assez tôt avec l'agitation des petits (qui, eux, se sont couchés tôt) et des mamans qui doivent s'en occuper mais qui resteraient bien encore au lit. Ben, lui, fait la grasse mat', du côté des hommes qui a aussi ses avantages.

 

C'est aujourd'hui la « journée des femmes ». C'est le jour où a lieu l'union des mariés à proprement dit. La mariée quittera son foyer pour venir s'installer chez sa belle-famille, où les mariés passeront leur première nuit ensemble. Nous irons donc chercher la jeune femme chez elle mais tout cela n'aura pas lieu avant le début de soirée. Ben et moi en profitons pour nous éclipser de la maison du marié et trouver une « téléboutique », histoire de consulter nos mails et de nous renseigner sur les trajets en bateau pour la France. Ça nous fait du bien de prendre un peu l'air, de passer du temps tous les deux et d'échanger nos impressions. Ça fait bizarre d'être séparés alors que nous sommes ensemble depuis 4 mois, 24 sur 24, et qu'on aime ça !

 

A notre retour, vers 17 heures, il est déjà temps de se préparer pour la suite des événements. J'enfile une autre robe, toute aussi magnifique que la première (merci Anisa !). Je remarque que les tenues des femmes sont encore plus habillées et riches qu'hier... Normal, c'est la journée des femmes... Ce qui veut dire que ce soir, c'est nous qui ferons la fête sous le grand chapiteau !

 

Nous accompagnons Chaïb, le marié et toute sa famille qui partent chercher la mariée, sous le traditionnel chant des femmes. Comme la veille, ils nous accueillent là-bas et nous marchons jusqu'à l'étage où la mariée nous attend, assise dans un large fauteuil très décoré et très brillant. Le marié prend place à côté d'elle. Séance photos. Nous restons là un moment à boire du jus de fruits et à regarder les mariés. Puis c'est le moment de partir, toutes les femmes suivent en chantant le couple qui se dirige vers la sortie. Nous croisons des femmes plus âgées, en larmes, effondrées, dont la mère de la mariée. Les sœurs se joignent à leurs pleurs. Tout cela de façon assez théâtrale comme pour signifier que malgré la joie de tous, c'est leur enfant qui quitte la maison familiale et qu'elles perdent aujourd'hui l'une des leurs.

 

Les mariés sont installés dans une grosse voiture décorée. Cortège de voitures klaxonnant à travers les villages voisins. Je suis dans celle de Mostafa, avec Anisa et sa sœur, la musique à fond dans le 4x4 !

 

100 7255 [50%]C'est ensuite le rituel d'accueil du jeune couple dans la maison des parents du garçon. Les mariés sont en tête d'un petit cortège à pieds, accompagnés de leur famille, sous le chant des femmes. Ils entrent dans la maison, nous nous dirigeons vers la terrasse, sous le chapiteau qui se remplit de femmes exclusivement. Les mariés sont assis dans un grand siège très kitch et se soumettent à une nouvelle séance de photos. Les membres de leur famille posent tour à tour à leurs côtés. Ils coupent ensuite la pièce montée, la goûtent avant d'en servir une part à chacune. Et oui, en guise d'apéritif !

 
La soirée se passera à prendre des photos, bavarder et danser. Je discute et sympathise avec plusieurs dames, toutes me sont sympathiques et bienveillantes. La fête est agréable, par certains points comparable à celle de la veille, mais en bien plus grand (plus de 200 femmes ce soir !). Avec tout de même ce côté officiel et sérieux qui la rend un peu moins intime et décontractée... Mais cela reste un spectacle très exotique pour moi !

 

100 7294 [50%]La mariée est partie changer de tenue. Nous dansons encore lorsqu'elle revient. Beaucoup de femmes restent assises. Certaines n'ont pas le droit de se montrer ainsi en spectacle, leur mari leur interdit. Bien-sûr, je ne suis pas de celles-ci, je danse de bon cœur avec les copines. Elles se sont déjà étonnées la veille de voir que je ne me débrouillais pas mal (mes cours de danse orientales n'y sont certainement pas pour rien) mais ce soir, je dois avouer que j'ai un succès fou auprès de toutes les autres. Elles n'en reviennent pas, ça les fait beaucoup rire, elles me complimentent... Je leur réponds que tout cela me plait beaucoup et que je suis très heureuse d'être là, ce à quoi elles ajoutent : « Sois la bienvenue ! ».

 

100 7354 [50%]Nous mangeons comme toujours, très tard, après les quelques hommes restés dans une salle du bas. Comme à chaque repas, les invitées sont assises autour de tables rondes. Les plats y sont posés au centre et nous mangeons directement dedans, en y trempant notre pain et nos doigts ! Il y a bien des assiettes mais elles ne sont utilisées que par les plus jeunes qui n'ont pas le bras assez long ! Quant aux couverts, ils semblent être là uniquement pour la décoration. En un mois au Maroc, on a eu le temps de s'habituer à se passer de tous ces ustensiles inutiles et de manger avec notre main droite uniquement, la gauche étant par définition considérée comme impure. Ça n'a pas toujours été évident pour Ben qui est gaucher. Nous apprécions cette façon très conviviale de partager la nourriture. Au menu de ce troisième repas de fête, exactement la même chose qu'aux précédents : un plat de viande de bœuf en sauce à l'oignon ; un plat avec deux poulets entiers, au citron, olives et fruits secs ; une grande assiette de semoule sucrée, à la cannelle et aux éclats de noisettes et enfin une corbeille de fruits frais. Vous constaterez comme nous que les légumes... ben on s'en passe ! Tout cela est bien entendu mangé de manière extrêmement rapide (ça, je ne m'y fais pas !).

 

100 7346 [50%]Après manger, l'ambiance retombe, je constate que le chapiteau se vide peu à peu. C’est enfin la famille proche de la mariée qui prend congé après quelques derniers clichés. Et là encore, les séparations font pleurer tout le monde. On danse encore un peu puis la belle-famille conduit la mariée dans la chambre nuptiale. Les femmes se sont d'ailleurs activées toute la matinée pour que cette chambre soit la plus confortable possible. Et maintenant encore, elles passent un long moment à l’intérieur avec la mariée. Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’y joue mais devant ma curiosité, l’une d’elles me fait entrer. Elles sont en train de recouvrir le lit de couvertures douillettes... Je salue la mariée, nous discutons un peu, je la remercie pour la fête. Pendant ce temps, le marié discute politique et religion avec Ben ! Il ne semble pas vraiment pressé de rejoindre son épouse… La mariée parait pourtant très calme et détendue. Je m’éclipse rapidement pour rejoindre la pièce où toutes les autres femmes vont dormir. Il est 4 heures du matin.

100 7359 [50%]Rachida qui est devenue ma meilleure copine marocaine, me propose de me teindre les mains au henné. Malgré une certaine fatigue, je suis ravie ! Après avoir déposé au creux de ma main une dose du mélange qui teindra la paume, elle la referme et recouvre le bout des doigts du produit. Elle m’enveloppe enfin les poings avec du tissu pour ne pas que j’en mette partout pendant la nuit. Je m’endors avec deux poupées à la place des mains. Le lendemain matin, le henné a séché. Il ne reste plus qu’à le gratter et à rincer pour découvrir la belle couleur orangée très vive et lumineuse sur la peau et les ongles. Dommage, je n’ai pas eu le temps de prendre une petite photo car deux jours après, la couleur a viré au noir par endroits. C’est un peu moins élégant à mon goût mais c'est comme cela que les Marocaines l'aiment. J’en ai pour un mois maintenant.

 

Dimanche matin, nous échangeons des au revoir émouvants avec tous les membres de la famille. Nous repartons avec plein de cadeaux donnés de façon très spontanée et généreuse : des babouches dorées, une robe de chambre rose et un foulard de soie pour Laurie, deux livres sur le Coran et une cassette de chants religieux pour Ben. En d’autres termes, tout pour devenir de parfaits musulmans. Heureusement, nous avions également prévu quelques présents à offrir.

 

 

Retour en France

 

Et nous voilà déjà dans le ferry pour rentrer en France. Temps de navigation : 36H. Deux nuits et une journée pour tenter de « digérer » ces trois jours de fête, et tout ce qu’on vient de vivre au Maroc. On trouve ça court, tout a été si intense…

 

On arrive à Sète au petit matin du 2 février, ambiance ensoleillée mais fraiche ! Nous prenons le train (et oui, le tandem est HS) pour Montpellier où nous retrouvons Baptiste, le frère de Laurie. La mission est de remettre sur roues notre véhicule pour la suite du voyage. Les pièces de rechange sont commandées, il faut les attendre. Pendant ces 10 jours très agréables, on passe du temps avec Baptiste, on parle, on lit, on écrit, on regarde des films sur l’ordi, on dort beaucoup… En fait, on hiberne ! Nous aurons aussi la visite d’Annie et Antoine, les parents de Laurie, qui étaient en vacances dans les Alpes et qui ont fait un crochet avec leur camping-car pour venir nous voir.

 

50%100 7419 (Copier)Le samedi 13 février 2010, back on the road ! Une journée de pédalage glacial pour arriver à Nîmes où nous attend Kerloye, le cousin de Laurie, au chaud ! Nous sommes accueillis chez Dany et Roland dans leur villa qui se situe sur les hauteurs, au nord de la ville.

 

Dimanche en famille, délicieux repas français, avec le fromage et tout (ça faisait longtemps), puis visite venteuse du Pont du Gard.

 

Demain, nous reprenons la route direction Marseille, seul port qui achemine des bateaux jusqu’à la Tunisie. Il y a plus de 130 kilomètres à pédaler et comme il fait un peu frais pour faire du camping, nous envisageons de les parcourir en une journée (d'habitude, on en fait 80 par jour). Ca va être tendu, surtout que nous ne sommes plus entrainés !

 

 
Point technique du Ben
:

 100 7405 [50%]
Et voilà, le point technique est de retour !!

Une fois le mariage terminé, nous sommes repartis à pieds, en poussant le tandem. Au passage, il n'y a pas eu de problèmes, ni avec nos pieds, ni avec le scooter (juste une petite visse qui s'est barrée mais rien de grave, pas de quoi en faire un point technique). Petit Tandem a pris le bateau sur une remorque, à côté de Gros Quads qui puent mais qui nous ont permis de ne pas payer de supplément. Nous voilà donc à Montpellier pour faire un coucou au beauf' mais aussi et surtout pour revoir l'équipement à la hausse sur le tandem. Au programme :

 

-         changement de moyeux: remplacement du Sturmey Archer (trop faible pour le tandem) par un moyeu de VTT Schimano XT. Du coup, on rerayonne la roue encore une fois. Sauf que cette fois -ci, il a fallu trouver les rayons de la bonne dimension. Je ne sais pas comment je me suis démerdé, mais je me suis planté dans les calculs de la taille des rayons. Du coup, j'ai du rerayonner 2 fois et faire tous les magasins de la ville pour trouver la bonne taille… mais pas le bon prix. 40 € les 40 rayons !!!!! Pour ceux qui ne connaissent pas les prix, c'est à peu près 3 fois le prix « normal ». Ça fait chier mais on n’a pas trop le choix. En plus de ça, je n’ai pas réussi à me faire rembourser les premiers, les boules. Nous qui ne voulions pas trop investir dans le tandem, nous voilà avec une roue arrière qui coûte un œil.

 

-         changement de transmission: le changement de moyeu implique un passage d'une roue libre 7 vitesses à une cassette. Je choisis une cassette 9 vitesses pour l'étagement de ses rapports (12-36). Grâce à elle, on devrait pouvoir grimper aux murs en toute facilité. Le passage en 9 vitesses implique un changement de chaine et un changement des shifters. Je passe le tout en DEOR LX. J'opte pour la qualité tout en restant à des prix abordables (Vive les soldes au passage). Je crois que j'en ai un peu marre des gros problèmes. En effet, nous avons passé un très bon voyage au Maroc mais si on avait été avec le tandem dans le Sud du Maroc, je crois bien que nous ne serions pas remontés mais descendus vers le Mali. La température ici confirme mon raisonnement. Et puis le voyage sans tandem, ce n’est quand même pas pareil. C'est comme si, de nomades, on devenait touristes.

 

-         100 7407 [50%]Changement de frein : sur notre ancien moyeu, il y avait un frein tambour. Ce frein était un peu faible, du coup, on opte pour la gamme au-dessus des freins moyeux, à savoir un frein à disque. Après maintes hésitations, je choisis le BB5 de chez Avide qui a une très bonne critique pour un prix raisonnable. C'est un frein mécanique, car le câble c'est quand-même plus facile à réparer que la durite. Mais pour mettre un frein à disque, il faut la fixation qui va bien. Or, sur notre cadre qui a plus de 10 ans, les freins à disque pour vélo n'étaient pas aussi répandus, donc il n'y a pas la papatte qui va bien. Même pas peur ! A l'aide d'un bout de ferraille trouvé sur un vieux clic-clac qui gisait dans la rue, j'ai fait une patte que j'ai soudée sur le cadre. Je dois dire que ce n'était pas une tache facile. Premièrement, pas facile de trouver un endroit où je pouvais avoir accès à une disqueuse, une perceuse à colonne et un poste à souder de bonne qualité. Deuxièmement pas faciles la réalisation, le placement et la soudure de cette patte. En ce qui concerne le lieu, j'ai longtemps cherché, en vain : plusieurs échecs par manque de disponibilité des lieux (Vieux Biclou et chez Michel un très gentil vélociste de Montpellier). Je suis finalement tombé chez Mohamed, un garagiste voiture qui m'a tout de suite accueilli et je me suis très vite senti comme chez moi. Encore mille fois merci à Mohamed qui m'a permis d'utiliser l’atelier et ses outils pendant 3 bonnes heures. Vraiment l'accueil Marocain n'est pas une légende, même ici.

 

-         Modification du porte-bagage: le frein à disque est un frein qui prend de la place. Pour le mettre, j'ai du modifier le porte-bagage. Ce n’était pas le plus facile, contrairement à ce qu'on peut penser. Car je ne savais vraiment pas où faire passer les tubes qui le constituent.

 

-         Changement de pédalier : retournement de situation de dernière minute. Au moment de faire les tests finaux vendredi soir vers 18H30, je me rends compte de l'usure des plateaux. Cette usure n’aurait pas posé de problème avec la vieille chaine et les vieux pignons, mais avec la nouvelle transmission, ça pose problème. En effet, je peux à peine appuyer sur les pédales, la chaine saute et j'ai les boules !!! Au bout de 5 minutes, je reprends mes esprits et me rappelle de vieilles carcasses de vélo qui trainaient dans la rue. Me voilà donc parti avec ma lampe de poche, mes outils et mes gants, dans la rue, en train de « nettoyer » la ville. Une demi-heure après, j'avais trouvé le même pédalier que celui d'origine mais en acier. Du coup, le tandem vient de prendre 2 kg de plus et la ville de Montpellier, de perdre une carcasse. Tant pis, tant mieux. 

Bon voilà pour le point technique. Il est bien fourni et j'espère que le prochain parlera plus de l'usure de nos freins que des pannes du tandem.



Cet article touche à sa fin, nous avons été très bavards !img 8663 [50%]
On vous embrasse tous bien fort, famille, amis, collègues, amis d'amis, collègues de collègues, inconnus... Merci pour vos messages qui ont été nombreux et qui nous sont très précieux. Ca nous donne la pêche d'entendre parler de vous.  On vous encourage à continuer !

A bientôt : en Tunisie...!

Laurie et Ben.

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 20:31

Photo 219

Il s'est passé beaucoup d'aventures durant ces trois dernières semaines.

Le train et les bus nous ont d'abord amenés dans les villes les plus étonnantes du Maroc.

Marrakech, ville pleine de couleurs, de vie, de folies... (album photos 16)

Photo 059

Essaouira, petite ville de pêcheurs, calme, piétonne, le repos, l'océan, les artistes... (album photos 17)

Photo 154

Cette ville nous charme, il fait bon s'y poser après la frénésie de Marrakech.

On rencontre sur le port Yacine, musicien d'un groupe de gnawa / jazz / fusion  qui nous invite à un de ses concerts le soir-même. Il est accompagné de Willy, nomade à vélo qui vient de traverser le Maroc avec sa femme, Souad (ex-présidente du CVV, Collectif Vélo en Ville, équivalent du P'Tit Vélo Dans La Tête à Marseille) et leur fils de 1 an 1/2. Autant dire qu'on a des choses à se raconter... Nous passons quelques moments tous ensemble, on campe en toute simplicité chez Yacine.

Mais la campagne nous manque, notre tandem aussi et surtout ce qu'il nous apporte : paysages, nature, liberté, autonomie, rythme tranquille, surprises, rencontres, etc...

Après avoir réfléchi, on choisit donc de continuer notre voyage au Maroc en... SCOOTER !!!

Photo 203

On prend la direction du sud, l'objectif : sortir des sentiers battus !

Notre plan fonctionne, nous voilà déjà sur une plage de sable fin, désertique, magnifique où un jeune berbère passe un peu de temps avec nous. Il est descendu de sa montagne pour vendre ou troquer ses quelques bijoux artisanaux mais les touristes se font rare en cette saison...

Nous quittons le goudron pour les pistes... Nous roulons à travers de larges montagnes de pierres et d'arganiers. On a l'impression d'être loin de tout mais dès qu'on ralentit, on voit des petits troupeaux de chèvres, de moutons et de chameaux qui surgissent de partout, accompagnés de leurs bergers et bergères. Tout parait très pittoresque à nos yeux d'occidentaux.

On roule jusqu'à un petit port de pêche pour pique-niquer. Le bleu des volets et des portes, le bleu des barques, le bleu de la mer... Quelques pêcheurs viennent à nous et surtout des chiens errants faméliques qui attendent sagement une miette.

Il a beaucoup plu il y a quelques jours (dit-on, nous on n'a rien vu !) et la piste est barrée par les eaux... Rebrousser chemin ? Non...

Photo 213

On dort à la belle étoile puisqu'on a laissé tout notre matos de camping avec le tandem, dans le nord du pays. Mais pas de soucis, ici, il fait relativement chaud et sec, même si les nuits sont un peu fraiches... On dort comme des bébés, emmitouflés dans nos sacs de couchage posés à même le sol... Et ce sont les chameaux qui nous réveillent au petit matin !

Puis nous arrivons à Imsouane, petite ville dont les plages et les vagues font rêver les surfers (jusqu'à 800 mètres de long). On est subjugués par le spectacle de la marée montante, la force de l'océan. On passe deux jours à contempler les vagues-feux d'artifices...

On reprend la "route". La vie en scooter nous plait, même si nos fesses souffrent autant qu'en tandem !!!

On a entendu parler de la "Vallée du Paradis" à laquelle on accède par la "Route du Miel"... Comment résister ?

Dans un village, alors que l'on s'arrête pour prendre une photo, un jeune nous aborde, nous invite à boire le thé avec lui. On décline l'offre poliment, il se fait tard et on doit chercher un coin pour la nuit... Et là, bien-sûr, il nous invite à dormir chez lui !

Photo 281

Lahoussine nous conduit ainsi à la maison de ses parents qui est par extension la sienne. Après la traditionnelle cérémonie du thé vert à la menthe sucré, qui est ici accompagné de pain maison que l'on trempe dans de l'huile d'olives maison et du miel maison, on sort faire une balade dans les jardins du village, à la lumière du soleil couchant...

Puis Lahoussin nous guide au pressoir où ses amis extraient leur huile d'olive. Hassen, Omar et Mohamed travaillent là pendant 4 jours, en veillant jours et nuits au bon déroulement des étapes de l'extraction. Leurs explications techniques nous passionnent, on n'avait jamais vu ça. Hassen nous remplit généreusement une grande bouteille d'huile, à ramener sur le scooter... Nous passons la soirée tous les six, autour du feu, de discussions, de rires, de thé et d'un repas composé d'oeufs durs et de pains trempé dans l'huile d'olive. C'est simple et on se régale.

Photo 271

La journée du lendemain est inoubliable également. Lahoussine est notre guide pour une randonnée de 4 heures au coeur de la Vallée du Paradis. On ne l'aurait jamais vue sous cet angle sans lui... Il connait les petits chemins, les plantes, les sources, la rivière et ses gorges comme sa poche. C'est le terrain de jeu de son enfance... La vallée est verte, luxuriante, ensoleillée... On comprend pourquoi les hippies, dans les années 70, l'ont nommée ainsi.

Photo 307

On est assoiffés, afamés et le soleil a un peu tapé ce matin... La mère de Lahoussine nous a préparé un bon tagine de légumes (on n'est plus dans le nord, la viande et le superflux se font rare) pour notre retour. On passera la soirée à jouer aux cartes avec nos amis du pressoir. On vous en met un extrait :



On repart de la Vallée du Paradis bien plus tard que prévu mais un peu à contre-coeur... On ne doit pas traîner car il est bientôt temps de rendre le scooter et on a deux jours de route...

En plein milieu de la campagne, nous nous arrêtons pour passer la nuit dehors, au milieu des champs, mais un paysan qui labourait sa terre avec ses deux ânes insiste pour nous accueillir chez lui.

Hassan nous présentent deux de ses filles. Elles cassent des noix d'argan, nous font esayer. La fameuse huile d'argan pleine de saveur, au bon goût de noisettes... On en rêvait, on n'avait jamais essayé, on s'en délecte !

Le dialogue n'est pas évident, personne ne parle Français et on a vite fait le tour de nos connaissances en Arabe ! Laurie sort feuille de papier et stylo (comme en Chine), le duo magique qui permet d'en dire beaucoup plus qu'on ne croit ! Par chance, une jeune cousine qui a quelques bases de Français fait son apparition (comme par hasard) et tout devient plus facile. Toute la famille (finalement, que des femmes) est réunie autour de nous. On s'observe, on s'apprivoise, l'atmosphère devient légère, nous rions beaucoup de tout et de rien, la complicité est là, surtout entre femmes...

Photo 381

Un bon repas végétarien (ce n'est pas par choix non plus ici), un couscous de légumes, du pain à tremper dans l'huile d'argan et d'olive, du beurre. Tout est fait maison ici, même la farine.

Au petit matin, Fadna prépare le pain de la journée. Elle nous invite à partager ce moment avec elle. Nous le partageons à notre tour avec vous :



Après le petit déjeuner (le pain tout chaud trempé dans l'huile d'olive et le miel), Hassan et sa famille nous font visiter leur petite ferme, dindons, ânes, moutons, chèvres, vache, chiens.

On repart le coeur plein de bonheur, après de chaleureuses accolades, notre précieuse petite bouteille d'huile d'argan dans les sacoches.

On vous laisse apprécier les photos (et les vidéos !) de tous ces moments inoubliables, plein de simplicité et d'authenticité... (voir l'album photos 18)


Laurie et Ben.
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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 16:32

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Cela faisait longtemps que nous pédalions dans sa direction... Doucement mais sûrement, nous y sommes parvenus : nous voilà maintenant sur le continent africain, en terres marocaines.

 

Et que d'aventures depuis Noël !

Ce long article va vous raconter nos dernières émotions en Espagne ; les 3 jours formidables que nous venons de vivre au coeur de la culture marocaine, et comment nous nous retrouvons à pieds pour la suite de ce voyage au Maroc...!



Notre Noël a été très andalous, un bon repas en famille et du Flamenco toute la soirée grâce à Diego, le grand-père et sa guitare.

 

Photoben&laurie 021


On a eu, en sus, un beau cadeau : deux billets pour aller voir un spectacle-surprise...  Les larmes de joie de Laurie, devant le théâtre, lorsque l'on s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un spectacle de danse classique, et tout particulièrement du célèbre ballet "Casse-Noisette" !

L'entrée dans la nouvelle Année a été très originale, elle ausssi car elle s'est passée tout en douceur, dans notre petite chambre, enlacés-endormis...

Le 4 janvier 2010, nous avons quitté Lola et tout son entourage -qui nous était devenu cher pendant ces 2 semaines- : Candela (sa fille), Miguel (son maçon), Patricia (son amie électricienne de 77 ans !), Peper (sa lingère bulgare) et Isabelle et Diego (ses parents). Il était temps de se remettre en marche, direction ALMERIA, où nous attendait le ferry pour le Maroc.


Pendant 3 jours, nous traversons ainsi le parc naturel Cabo de Gata-Nijar, où tout n'est que beauté, nature et tranquilité... Le camping sauvage n'a jamais été aussi agréable (si on est à l'abris du vent)...

Photoben&laurie 115

Les paysages de ces quelques jours en terres andalouses nous ont beaucoup plus. Nous les recommandons à tous ceux qui passent par l'Espagne. On ne vous en dit pas plus, vous regarderez les photos de l'album "Espagne 5", qui sont plus parlantes que les mots...

Arrivés sous la pluie dans notre ville portuaire... On se console à Almeria avec des tapas ! 

23h30, attente de l'embarquement, dans le port d'Almeria, parmi les Marocains... Il n'y a plus aucun touriste à cette époque de l'année !

La traversée de la Mer Méditerranée est très mouvementée !!! C'est la tempête, grosses vagues, le bateau tombe de haut, les vomis vont bon train... Heureusement, pas pour nous ! mais c'est pas loin...

7H30, on sort du bateau en évitant de regarder par terre... Et nous débarquons en Espagne ! En effet, Melilla est une ville qui est restée espagnole. Une prison dorée car elle est encerclée par trois rangées de hautes grilles, très antipathiques...

Il nous faut donc pédaler quelques kilomètres avant d'arriver à la frontière, de faire tamponner nos passeports et d'entrer vraiment en Afrique... Car en effet, c'est un autre monde...

La première impression n'est pas folichonne, tout nous semble gris. On galère avec tout ce vent (de face bien sûr), le ciel est bas et il fait assez froid, on est fatigués par notre nuit de hauts-le-coeur et la journée de formalités administratives, on n'a pas mangé depuis un moment... D'un coup, en pleine montée, Ben nous fait un petit craquage : il ne veut plus pédaler, dit qu'il en a marre... Il veut faire demi-tour, retourner en ville espagnole et prendre une chambre d'hôtel là-bas !!!

Laurie essaie de calmer le jeu comme elle peut en lui donnant des raisins secs... Et c'est alors que, tandis qu'elle pensait demander tout simplement le chemin d'un hôtel, nous faisons la connaissance de Mostafa et Noradine, les 2 jeunes hommes qui vont sauver notre premier jour au Maroc !

L'hospitalité marocaine... Ce n'est pas faute d'en avoir entendu parler mais on n'était loin d'imaginer tant de bonté, de partage et d'accueil ! 

On vous passe les détails du début. Il y a tant à raconter et on n'a déjà tout écrit dans notre livre de voyage (qu'on vous fera lire aussi si vous le souhaitez).

Photoben&laurie 158

En résumé de ces trois jours inoubliables avec nos nouveaux amis : succulents repas réparés par leurs mamans, ballades à travers la campagne et les villages alentours, conversations autour du thé à la menthe (en Espagnol, on maîtrise maintenant !), initiation à l'Arabe, au Berbère et l'Islam, rencontres avec leur famille, rires et moments complices entre femmes,  etc etc... (Au passage, Laurie s'est fait attaquée par un singe mais ce n'est qu'un détail). Voir les photos "Maroc 1".

Photoben&laurie 233

On est déjà invités à deux mariages (le rêve de Laurie) qui ont lieu dans 2 et 3 semaines. On y sera, Inch'Allah !

En voulant repartir ce matin, on se rend compte que l'axe de la roue arrière est cassé... Trop compliqué de réparer ici (cf point technique plus bas), pas contre l'idée de changer de rythme, rien ne nous arrête : on décide de continuer en train, bus, taxi, pieds... ce qu'on trouvera sur notre chemin !

Nous partons donc ce soir pour Marrakech...

On vous embrasse de tout coeur, avec tout l'amour et la chaleur que l'on a reçus ces derniers jours...

Et bien sûr, bonne année à vous tous. Nous vous la souhaitons pleine de santé, de paix, d'émerveillement et d'inspiration.


Laurie et Ben,
en pliiiine forme !
 

Photoben&laurie 106

 



Point technique du Ben :

Pour les irréductibles de la mécanique, voici mon petit point technique.
Suite à l'observation de fentes sur la jante arrière, au niveau des écroux de rayons, nous avons commandé le top moumoute des jantes spécialisement faites pour les cyclo randoneurs : la Mavic A719 36 trous. Une vrai beauté. Nous l'avons reçue entre Noël et Nouvel An, lorsque nous étions chez Lola.
Une fois qu'on a une jante, c'est bien, mais il faut quand-même rerayonner la roue. Nous avons donc changer, le 1er de l'an, la jante arrière du tandem.
Opération réussie en moins de 2 heures, à deux, sans outils mais pas sans patience.

Photoben&laurie 039

Nous voilà donc repartis sur les routes avec une jante toute neuve, comme celle d'avant mais adaptée aux conditions d'utilisation.
On passe la méditerranée et hop nous sommes au Maroc.
Après 30 km à tourner en rond, nous rencontrons nos amis Mostafa et Noradin.

Après leur avoir dit "aurevoir" trois jours après, on fait 5 km en montée, mais ça parait beaucoup plus dur que d'habitude. On se dit que c'est dû aux nombreux repas marocains qui pèsent plus lourd... "queneni" !! Après deux check-up, je découvre avec malheur que l'axe de la roue arrière est encore cassé !! (cf point technique précédent) 
En posant les choses, on se dit que c'est une chance qu'il casse ici et maintenant, si près de nos anges gardiens. Et vu le temps qu'a duré cet axe (1000km à peine), le changer encore une fois, c'est prendre le risque qu'il nous recasse dans les pattes plus tard. Mais là, ça pourrait être au plein milieu du désert ou du centre (qui n'est d'ailleurs, par endroit, pas beaucoup plus peuplé). Du coup, la décision est prise, on réparera notre tandem, bien-sur, mais à notre retour en France et en effectuant des changements un plus importants. Je découvre les limites de la récup' : pas les voyages, pas le poids, mais les deux combinés à l'extrême. 

Je crois donc que les prochains points techniques n'auront pas lieu avant notre retour en France ou bien ils ne concerneront pas le tandem mais plutôt nos pieds ou autres articulations...

 

 

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 16:57
Après quelques jours de pédalage vers le sud, des montagnes, la mer... nous y voilà.

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Les montagnes sont rouges, le vent souffle, l'air est sec et chaud, le soleil brille. Pas de doute, nous sommes bien arrivés sur les terres andalouses.

Nous avons atterris sur un plateau plein de cactus, situé à 5 km de Huercal-Overa, au sud de Cartagena, au nord d'Almeria.

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Lola est notre nouvelle hôte pour cette 3ième et dernière expérience de WWOOFING en Espagne.

Lola qui est (éternellement) en plein travaux, est ravie d'avoir du renfort. Elle a acheté un ensemble de ruines et elle s'évertue depuis 17 ans à transformer tout ça en un magnifique lieu d'hébergement touristique. Elle l'a nommé "Casa Rural Aloe Vera" (son site donne un bel aperçu du lieu : www.casaruralaloevera.com

Ça marche bien. Jusqu'à 30 personnes peuvent vivre ici confortablement, dans 7 gîtes différents, plus charmants les uns que les autres.

Lola héberge aussi une quinzaine de belles et vigoureuses poules, elle a quelques frutiers et tient son potager et autres jardins décoratifs. Elle fait du pain, du fromage frais et plein d'autres produits transformés. Elle est également prof d'Espagnol et spécialiste des Fleurs de Bach. Autant dire qu'elle n'arrête pas ! L'ambiance est ici au travail, à 100 à l'heure ! Ça nous change...

Nous mettons donc la main à la pâte. Et c'est marrant d'observer l'harmonieuse cohabitation des 3 salariés qui bossent ici (certains ponctuellement, sur le gros oeuvre et d'autres sur l'entretien des gîtes), des volontaires comme nous qui viennent passer du bon temps tout en participant au travail, et des "clients" qui sont en vacances ou en week-end dans les gîtes... Et Lola qui gère tout ce monde comme une artiste. Quelle énergie !

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Nous travaillons de 8H30 à 14H : maçonnerie, remblais, creusage d'une grotte, badijonage à la chaux, jointage du carrelage, rangement... Nous avons eu froid il y a quelques jours (il a gelé, incroyable pour les autochtones !) mais il fait bon maintenant. Ben a travaillé aujourd'hui en short, tee-shirt...

A 14H, on partage un bon repas tous ensemble puis le reste de la journée est libre pour nous les volontaires. Nous en profitons pour bouquiner, écrire, nous reposer. Nous avons notre propre petit gîte, pour nous deux tous seuls : "la Casa Luna Nueva ", impeccable !

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On fait aussi des balades à pieds ou en VTT dans les alentours. On est sur un plateau avec vue imprenable de 360 degrés sur les vallées et un peu plus loin les montagnes. C'est sec... On imagine combien la vie doit être rude ici en été.

Nous allons passer Noël avec Lola, sa fille Candela de 10 ans, et Jean (on dit "Djine"), une jeune américaine qui a entrepris comme nous un grand voyage dans différents pays, à la rencontre de l'Autre...

Nouvel album photo : Espagne 4

A l'occasion de cette fin d'année, nous pensons bien fort à vous tous, familles et amis. Vous nous manquez !

Nous espérons que chacun de vous se porte au mieux. On s'efforce de vous envoyer des nouvelles tous les 15 jours environ... et vous, ça fait combien de temps ?

Un petit mail pour nous raconter votre vie, vos émotions, vos anecdotes nous ferait très plaisir... notre adresse perso : loulouteetben@gmail.com

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A tout bientôt donc.
En attendant, passez de joyeuses fêtes !

¡ Feliz Navidad !
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