Bonjour à tous !
Voici un long, très long article sur la suite de nos aventures (album photos n°19). Prévoyez un peu de temps avant de vous lancer : vous vivrez la fin du voyage au Maroc, avec la visite de Fès et le mariage marocain vu par Laurie qui vous racontera son vécu côté femmes. Il y aura aussi notre retour obligé par la case « France », plutôt frigorifiant, et le détail des galères et réparations du tandem dans le point technique du Ben.
Suite et fin du périple marocain
Notre petite folie en scooter a duré une semaine. Nous avons finalement assez peu roulé, une moyenne de 40 kilomètres par jour : 2 fois moins qu'en tandem ! Mais le fait de quitter les villes pour la campagne nous a réellement permis de vivre des rencontres et de voir des paysages inaccessibles en transport en commun.
Après cette expérience dans le sud du Maroc, nous reprenons la direction du Nord. Un car nous conduit jusqu'à FES, une ville qu'il ne fallait pas manquer.
Fès, une ville composée de trois villes bien distinctes : la médina datant du Moyen-Age, la vieille ville datant du 13ème siècle et la nouvelle ville...
Fès et ses murs chargés d'histoire encore vivante. La médina est envoûtante de part la vie qui s'y joue toute la journée.
Fès, un véritable labyrinthe avec ses petites ruelles, ses artisans, ses marchés, ses monuments et l'art qu'ils abritent...
Fès, ses remparts aux 17 portes, les cimetières qui semblent encercler la ville, puis la campagne environnante, les montagnes verdoyantes...
Deux jours, c'est un peu court pour s'imprégner de l'ambiance de Fès mais notre ami du nord, Mostafa nous attend pour le mariage de son frère !!! Et oui, vous l'aviez oublié celui-là, non ?
Le mariage marocain
Jeudi 28 janvier. Après un long voyage en car, nous arrivons à Fakhana très tard, dans la maison de la famille de Mostafa. Ils ont déjà commencé à festoyer depuis plusieurs jours mais le mariage commence « pour de vrai » demain, vendredi. Nous sommes plongés dans une ambiance de préparatifs (si caractéristique de l'avant-mariage, ça nous rappelle des souvenirs...) où l'excitation et un peu de stress, règnent sur tout le monde, des plus jeunes aux plus anciens. Cela ne les empêche pas de nous accueillir avec beaucoup de chaleur et de nous mettre à table à peine arrivés. Comme d'habitude, quelques personnes s'attroupent autour de nous dans la joie, nous dévorant des yeux... C'était notre dernier repas en amoureux. En effet, on nous met rapidement à l'ordre du jour et de ceux qui vont suivre : les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes !
Laurie ne s'en plaint pas, elle adore l'ambiance entre nanas, faite de rires et de complicité. Cette première nuit est pleine de rêve des jours à venir où nous allons découvrir les traditions du mariage marocain, et de surcroit musulman car Chaïb, le marié (frère de notre ami Mostafa), est très religieux et tient à respecter les principes coraniques.
Le vendredi est, nous dit-on, « le jour des hommes », le samedi celui des femmes. On n'arrive pas trop à savoir ce que cela signifie. On constate en tous cas que tous les matins, ce sont -pour sûr- les femmes qui bossent !
Vendredi matin. Priorité aux urgences, en l'occurrence, le « relooking» de Laurie qui est arrivée en mode routarde : jeans, baskets et cheveux en friche... Une équipe de choc la prend en main pour qu'elle ne dépareille pas parmi une foule de femmes parées de leurs plus beaux atours... Et la transformation...
Plutôt réussie non ?
Laurie prend la plume : "Vendredi 13H. En vraie marocaine, je rejoins les femmes de la noce dans ce qu'on appellerait une « salle de réception » : chaque maison marocaine digne de ce nom en possède une, il s'agit d'une très grande pièce avec des banquettes le long des murs et des tables rondes au milieu pour servir le thé. Toutes s'émerveillent sur ma façon de porter le voile "qui me va à ravir" et de ma robe qui est vraiment somptueuse (c'est Anisa, la fiancée de notre ami Mostafa qui me la prête). A partir de ce moment, c'est confirmé, je suis une des leurs !
D'autres femmes nous rejoignent, cousines, tantes, amies, voisines, il y a du monde et ça brille. Une en vert, l'autre en rouge, une dorée, une autre orange, oh, la belle bleu ! Les vieilles femmes sont quant à elles tout en blanc, la couleur des veuves. Vers 14 heures, nous sommes plus d'une quarantaine à sortir de la maison, en chantant. Nous montons dans les voitures, direction la maison des parents de la mariée... qui est à 200 mètres ! Beaucoup d'autres femmes nous accueillent là-bas, il s'agit de la famille de la mariée. Elles nous conduisent à l'étage, dans la salle de réception. La mariée est là, assise sur une banquette, recouverte d'un large drap blanc opaque... Nous nous installons, on nous sert des jus de fruits et des pâtisseries. Suivra un long, très long moment d'attente (entre deux et trois heures), entrecoupé de moments de musique et de danse. Je ne m'ennuie pas pour autant, je m'occupe en admirant les robes des nouvelles invitées qui ne cessent de faire leur apparition. Arrive le repas tant attendu (c'est qu'on avait faim !). En fait, je l'apprendrai par la suite, nous attendions que les hommes, installés au rez-de-chaussée, aient terminé de manger... Les plats de viande se succèdent, tout le monde mange à toute vitesse. Une sorte de rituel a ensuite lieu : les sœurs du marié entrent dans la pièce avec des chants, des chandelles et un plat rempli d'herbes séchées qu'elles apportent auprès de la mariée. Les sœurs de celle-ci les rejoignent, et toutes se glissent sous le drap blanc, autour de la mariée. Il se passe quelque chose là-dessous mais quoi ? L'une d'elles, remarquant sans doute mon intérêt, m'invite à les rejoindre. Elle parle un peu Français et m'explique que les deux familles procèdent à l'échange de henné. Je suppose que cette cérémonie image la demande en mariage et l'acceptation de la demande. Il y fait chaud, j'aperçois enfin le visage de la future épouse qui me salue discrètement. Je suis étonnée de constater qu'elle est loin d'être la jeunette de 20 ans que je m'imaginais. On m'apprendra plus tard qu'elle a 40 ans et que c'est en effet rare pour une femme de se marier si tard. Mais la promise détient un atout majeur : la double nationalité espagnole, ce qui permettra à son futur mari de quitter au plus vite les terres marocaines pour travailler en Espagne (le rêve de tous les Marocains).
Après le rituel de l'échange de henné, nous ressortons toutes de la maison, les femmes entonnent ce même chant répétitif, poignant, plein de force, gorgé du poids des traditions. Le jour tombe, nous retournons dans la salle de réception, chez le marié. La plupart des femmes ont pris congé, il ne reste que la famille proche (une trentaine de femmes tout de même !). L'ambiance est à la fête, toutes sont très excitées. Le reste de la journée et toute la soirée passera vite. Les femmes bavardent en prenant le thé, se racontent des anecdotes, parlent de leur vie et de leur religion. Elles chanteront de nombreux chants sur le rythme des tambourins. Nous chanterons également pour accueillir les hommes, en tapant des mains tandis qu'ils montent les marches, en prenant soin de nous éviter du regard. Un seul nous fera un salut en souriant, devinez lequel ? Mon mari bien entendu ! Ils vont passer la soirée sur la terrasse, sous un immense chapiteau, des plus luxueux, installé pour l'occasion. Nous retournons ensuite dans notre « petite » salle de réception au rez-de-chaussée pour chanter et rire à nouveau entre femmes. Il y a plusieurs autres moments de rituels, comme lorsqu'elles font passer le henné et que chacune se l'applique en forme de rond, dans le creux de la main. Le henné permet aux femmes de nourrir la croyance qu'elles peuvent, à travers cette pratique, surmonter les problèmes au foyer et de la vie en général. Il serait signe de bonne fortune, protégerait de la malchance et il renforce l'espoir de mariage chez les jeunes filles. La soirée sera rythmée par de vrais moments d'humour également, avec des sketchs initiés par les moins timides. Nous danserons enfin beaucoup, en roulant des hanches, des épaules et en faisant les fofolles jusqu'à très tard.
Pendant le même temps, là-haut, sur la terrasse, plus de 250 hommes se sont réunis pour la soirée. C'est ça, « le jour des hommes » ! Vers 1 heure, une fois que ces Messieurs ont terminé leur repas, les femmes mangent à leur tour. Comme la fois précédente, le repas est très copieux et il est pris très rapidement : 4 plats délicieux se succèdent en l'espace de 15 minutes top chrono !
3 heures du mat', fin de soirée, une fois qu'il n'y a plus personne dans la salle de réception, on installe les couchages pour la nuit. Je pense à Ben... Qu'a-t-il bien pu vivre de son côté ? Ma curiosité et l'envie de le voir n'amènent à franchir quelques interdits pour pouvoir le croiser discrètement avant d'aller me coucher. Mon Loulou ! Je lui fais part de mon excitation concernant les événements de la journée. Il s'étonne un peu et me fait comprendre que l'ambiance de son côté a été beaucoup moins festive et même, à plusieurs reprises, pour le moins soporifique... Il faut savoir que dans le Coran, la musique non religieuse et la danse sont considérés comme des pêchers. Le marié qui est très pratiquant les a donc proscrit de son mariage... ou plutôt de ce qu'il peut en voir ! Il semble donc que le « jour des hommes » a été beaucoup plus sympa à vivre de notre côté. Pauvre Ben !
Samedi matin. Je me réveille assez tôt avec l'agitation des petits (qui, eux, se sont couchés tôt) et des mamans qui doivent s'en occuper mais qui resteraient bien encore au lit. Ben, lui, fait la grasse mat', du côté des hommes qui a aussi ses avantages.
C'est aujourd'hui la « journée des femmes ». C'est le jour où a lieu l'union des mariés à proprement dit. La mariée quittera son foyer pour venir s'installer chez sa belle-famille, où les mariés passeront leur première nuit ensemble. Nous irons donc chercher la jeune femme chez elle mais tout cela n'aura pas lieu avant le début de soirée. Ben et moi en profitons pour nous éclipser de la maison du marié et trouver une « téléboutique », histoire de consulter nos mails et de nous renseigner sur les trajets en bateau pour la France. Ça nous fait du bien de prendre un peu l'air, de passer du temps tous les deux et d'échanger nos impressions. Ça fait bizarre d'être séparés alors que nous sommes ensemble depuis 4 mois, 24 sur 24, et qu'on aime ça !
A notre retour, vers 17 heures, il est déjà temps de se préparer pour la suite des événements. J'enfile une autre robe, toute aussi magnifique que la première (merci Anisa !). Je remarque que les tenues des femmes sont encore plus habillées et riches qu'hier... Normal, c'est la journée des femmes... Ce qui veut dire que ce soir, c'est nous qui ferons la fête sous le grand chapiteau !
Nous accompagnons Chaïb, le marié et toute sa famille qui partent chercher la mariée, sous le traditionnel chant des femmes. Comme la veille, ils nous accueillent là-bas et nous marchons jusqu'à l'étage où la mariée nous attend, assise dans un large fauteuil très décoré et très brillant. Le marié prend place à côté d'elle. Séance photos. Nous restons là un moment à boire du jus de fruits et à regarder les mariés. Puis c'est le moment de partir, toutes les femmes suivent en chantant le couple qui se dirige vers la sortie. Nous croisons des femmes plus âgées, en larmes, effondrées, dont la mère de la mariée. Les sœurs se joignent à leurs pleurs. Tout cela de façon assez théâtrale comme pour signifier que malgré la joie de tous, c'est leur enfant qui quitte la maison familiale et qu'elles perdent aujourd'hui l'une des leurs.
Les mariés sont installés dans une grosse voiture décorée. Cortège de voitures klaxonnant à travers les villages voisins. Je suis dans celle de Mostafa, avec Anisa et sa sœur, la musique à fond dans le 4x4 !
C'est ensuite le rituel d'accueil du jeune couple dans la maison des parents du garçon. Les mariés sont en tête d'un petit cortège à pieds, accompagnés de leur famille, sous le chant des femmes. Ils entrent dans la maison, nous nous dirigeons vers la terrasse, sous le chapiteau qui se remplit de femmes exclusivement. Les mariés sont assis dans un grand siège très kitch et se soumettent à une nouvelle séance de photos. Les membres de leur famille posent tour à tour à leurs côtés. Ils coupent ensuite la pièce montée, la goûtent avant d'en servir une part à chacune. Et oui, en guise d'apéritif !
La soirée se passera à prendre des photos, bavarder et danser. Je discute et sympathise avec plusieurs dames, toutes me sont sympathiques et bienveillantes. La fête est agréable, par certains points comparable à celle de la veille, mais en bien plus grand (plus de 200 femmes ce soir !). Avec tout de même ce côté officiel et sérieux qui la rend un peu moins intime et décontractée... Mais cela reste un spectacle très exotique pour moi !
La mariée est partie changer de tenue. Nous dansons encore lorsqu'elle revient. Beaucoup de femmes restent assises. Certaines n'ont pas le droit de se montrer ainsi en spectacle, leur mari leur interdit. Bien-sûr, je ne suis pas de celles-ci, je danse de bon cœur avec les copines. Elles se sont déjà étonnées la veille de voir que je ne me débrouillais pas mal (mes cours de danse orientales n'y sont certainement pas pour rien) mais ce soir, je dois avouer que j'ai un succès fou auprès de toutes les autres. Elles n'en reviennent pas, ça les fait beaucoup rire, elles me complimentent... Je leur réponds que tout cela me plait beaucoup et que je suis très heureuse d'être là, ce à quoi elles ajoutent : « Sois la bienvenue ! ».
Nous mangeons comme toujours, très tard, après les quelques hommes restés dans une salle du bas. Comme à chaque repas, les invitées sont assises autour de tables rondes. Les plats y sont posés au centre et nous mangeons directement dedans, en y trempant notre pain et nos doigts ! Il y a bien des assiettes mais elles ne sont utilisées que par les plus jeunes qui n'ont pas le bras assez long ! Quant aux couverts, ils semblent être là uniquement pour la décoration. En un mois au Maroc, on a eu le temps de s'habituer à se passer de tous ces ustensiles inutiles et de manger avec notre main droite uniquement, la gauche étant par définition considérée comme impure. Ça n'a pas toujours été évident pour Ben qui est gaucher. Nous apprécions cette façon très conviviale de partager la nourriture. Au menu de ce troisième repas de fête, exactement la même chose qu'aux précédents : un plat de viande de bœuf en sauce à l'oignon ; un plat avec deux poulets entiers, au citron, olives et fruits secs ; une grande assiette de semoule sucrée, à la cannelle et aux éclats de noisettes et enfin une corbeille de fruits frais. Vous constaterez comme nous que les légumes... ben on s'en passe ! Tout cela est bien entendu mangé de manière extrêmement rapide (ça, je ne m'y fais pas !).
Après manger, l'ambiance retombe, je constate que le chapiteau se vide peu à peu. C’est enfin la famille proche de la mariée qui prend congé après quelques derniers clichés. Et là encore, les séparations font pleurer tout le monde. On danse encore un peu puis la belle-famille conduit la mariée dans la chambre nuptiale. Les femmes se sont d'ailleurs activées toute la matinée pour que cette chambre soit la plus confortable possible. Et maintenant encore, elles passent un long moment à l’intérieur avec la mariée. Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’y joue mais devant ma curiosité, l’une d’elles me fait entrer. Elles sont en train de recouvrir le lit de couvertures douillettes... Je salue la mariée, nous discutons un peu, je la remercie pour la fête. Pendant ce temps, le marié discute politique et religion avec Ben ! Il ne semble pas vraiment pressé de rejoindre son épouse… La mariée parait pourtant très calme et détendue. Je m’éclipse rapidement pour rejoindre la pièce où toutes les autres femmes vont dormir. Il est 4 heures du matin.
Rachida qui est devenue ma meilleure copine marocaine, me propose de me teindre les mains au henné. Malgré une certaine fatigue, je suis ravie ! Après avoir déposé au creux de ma main une dose du mélange qui teindra la paume, elle la referme et recouvre le bout des doigts du produit. Elle m’enveloppe enfin les poings avec du tissu pour ne pas que j’en mette partout pendant la nuit. Je m’endors avec deux poupées à la place des mains. Le lendemain matin, le henné a séché. Il ne reste plus qu’à le gratter et à rincer pour découvrir la belle couleur orangée très vive et lumineuse sur la peau et les ongles. Dommage, je n’ai pas eu le temps de prendre une petite photo car deux jours après, la couleur a viré au noir par endroits. C’est un peu moins élégant à mon goût mais c'est comme cela que les Marocaines l'aiment. J’en ai pour un mois maintenant.
Dimanche matin, nous échangeons des au revoir émouvants avec tous les membres de la famille. Nous repartons avec plein de cadeaux donnés de façon très spontanée et généreuse : des babouches dorées, une robe de chambre rose et un foulard de soie pour Laurie, deux livres sur le Coran et une cassette de chants religieux pour Ben. En d’autres termes, tout pour devenir de parfaits musulmans. Heureusement, nous avions également prévu quelques présents à offrir.
Retour en France
Et nous voilà déjà dans le ferry pour rentrer en France. Temps de navigation : 36H. Deux nuits et une journée pour tenter de « digérer » ces trois jours de fête, et tout ce qu’on vient de vivre au Maroc. On trouve ça court, tout a été si intense…
On arrive à Sète au petit matin du 2 février, ambiance ensoleillée mais fraiche ! Nous prenons le train (et oui, le tandem est HS) pour Montpellier où nous retrouvons Baptiste, le frère de Laurie. La mission est de remettre sur roues notre véhicule pour la suite du voyage. Les pièces de rechange sont commandées, il faut les attendre. Pendant ces 10 jours très agréables, on passe du temps avec Baptiste, on parle, on lit, on écrit, on regarde des films sur l’ordi, on dort beaucoup… En fait, on hiberne ! Nous aurons aussi la visite d’Annie et Antoine, les parents de Laurie, qui étaient en vacances dans les Alpes et qui ont fait un crochet avec leur camping-car pour venir nous voir.
Le samedi 13 février 2010, back on the road ! Une journée de pédalage glacial pour arriver à Nîmes où nous attend Kerloye, le cousin de Laurie, au chaud ! Nous sommes accueillis chez Dany et Roland dans leur villa qui se situe sur les hauteurs, au nord de la ville.
Dimanche en famille, délicieux repas français, avec le fromage et tout (ça faisait longtemps), puis visite venteuse du Pont du Gard.
Demain, nous reprenons la route direction Marseille, seul port qui achemine des bateaux jusqu’à la Tunisie. Il y a plus de 130 kilomètres à pédaler et comme il fait un peu frais pour faire du camping, nous envisageons de les parcourir en une journée (d'habitude, on en fait 80 par jour). Ca va être tendu, surtout que nous ne sommes plus entrainés !
Point technique du Ben :
Et voilà, le point technique est de retour !!
Une fois le mariage terminé, nous sommes repartis à pieds, en poussant le tandem. Au passage, il n'y a pas eu de problèmes, ni avec nos pieds, ni avec le scooter (juste une petite visse qui s'est barrée mais rien de grave, pas de quoi en faire un point technique). Petit Tandem a pris le bateau sur une remorque, à côté de Gros Quads qui puent mais qui nous ont permis de ne pas payer de supplément. Nous voilà donc à Montpellier pour faire un coucou au beauf' mais aussi et surtout pour revoir l'équipement à la hausse sur le tandem. Au programme :
- changement de moyeux: remplacement du Sturmey Archer (trop faible pour le tandem) par un moyeu de VTT Schimano XT. Du coup, on rerayonne la roue encore une fois. Sauf que cette fois -ci, il a fallu trouver les rayons de la bonne dimension. Je ne sais pas comment je me suis démerdé, mais je me suis planté dans les calculs de la taille des rayons. Du coup, j'ai du rerayonner 2 fois et faire tous les magasins de la ville pour trouver la bonne taille… mais pas le bon prix. 40 € les 40 rayons !!!!! Pour ceux qui ne connaissent pas les prix, c'est à peu près 3 fois le prix « normal ». Ça fait chier mais on n’a pas trop le choix. En plus de ça, je n’ai pas réussi à me faire rembourser les premiers, les boules. Nous qui ne voulions pas trop investir dans le tandem, nous voilà avec une roue arrière qui coûte un œil.
- changement de transmission: le changement de moyeu implique un passage d'une roue libre 7 vitesses à une cassette. Je choisis une cassette 9 vitesses pour l'étagement de ses rapports (12-36). Grâce à elle, on devrait pouvoir grimper aux murs en toute facilité. Le passage en 9 vitesses implique un changement de chaine et un changement des shifters. Je passe le tout en DEOR LX. J'opte pour la qualité tout en restant à des prix abordables (Vive les soldes au passage). Je crois que j'en ai un peu marre des gros problèmes. En effet, nous avons passé un très bon voyage au Maroc mais si on avait été avec le tandem dans le Sud du Maroc, je crois bien que nous ne serions pas remontés mais descendus vers le Mali. La température ici confirme mon raisonnement. Et puis le voyage sans tandem, ce n’est quand même pas pareil. C'est comme si, de nomades, on devenait touristes.
- Changement de frein : sur notre ancien moyeu, il y avait un frein tambour. Ce frein était un peu faible, du coup, on opte pour la gamme au-dessus des freins moyeux, à savoir un frein à disque. Après maintes hésitations, je choisis le BB5 de chez Avide qui a une très bonne critique pour un prix raisonnable. C'est un frein mécanique, car le câble c'est quand-même plus facile à réparer que la durite. Mais pour mettre un frein à disque, il faut la fixation qui va bien. Or, sur notre cadre qui a plus de 10 ans, les freins à disque pour vélo n'étaient pas aussi répandus, donc il n'y a pas la papatte qui va bien. Même pas peur ! A l'aide d'un bout de ferraille trouvé sur un vieux clic-clac qui gisait dans la rue, j'ai fait une patte que j'ai soudée sur le cadre. Je dois dire que ce n'était pas une tache facile. Premièrement, pas facile de trouver un endroit où je pouvais avoir accès à une disqueuse, une perceuse à colonne et un poste à souder de bonne qualité. Deuxièmement pas faciles la réalisation, le placement et la soudure de cette patte. En ce qui concerne le lieu, j'ai longtemps cherché, en vain : plusieurs échecs par manque de disponibilité des lieux (Vieux Biclou et chez Michel un très gentil vélociste de Montpellier). Je suis finalement tombé chez Mohamed, un garagiste voiture qui m'a tout de suite accueilli et je me suis très vite senti comme chez moi. Encore mille fois merci à Mohamed qui m'a permis d'utiliser l’atelier et ses outils pendant 3 bonnes heures. Vraiment l'accueil Marocain n'est pas une légende, même ici.
- Modification du porte-bagage: le frein à disque est un frein qui prend de la place. Pour le mettre, j'ai du modifier le porte-bagage. Ce n’était pas le plus facile, contrairement à ce qu'on peut penser. Car je ne savais vraiment pas où faire passer les tubes qui le constituent.
- Changement de pédalier : retournement de situation de dernière minute. Au moment de faire les tests finaux vendredi soir vers 18H30, je me rends compte de l'usure des plateaux. Cette usure n’aurait pas posé de problème avec la vieille chaine et les vieux pignons, mais avec la nouvelle transmission, ça pose problème. En effet, je peux à peine appuyer sur les pédales, la chaine saute et j'ai les boules !!! Au bout de 5 minutes, je reprends mes esprits et me rappelle de vieilles carcasses de vélo qui trainaient dans la rue. Me voilà donc parti avec ma lampe de poche, mes outils et mes gants, dans la rue, en train de « nettoyer » la ville. Une demi-heure après, j'avais trouvé le même pédalier que celui d'origine mais en acier. Du coup, le tandem vient de prendre 2 kg de plus et la ville de Montpellier, de perdre une carcasse. Tant pis, tant mieux.
Bon voilà pour le point technique. Il est bien fourni et j'espère que le prochain parlera plus de l'usure de nos freins que des pannes du tandem.
Cet article touche à sa fin, nous avons été très bavards !
On vous embrasse tous bien fort, famille, amis, collègues, amis d'amis, collègues de collègues, inconnus... Merci pour vos messages qui ont été nombreux et qui nous sont très précieux. Ca nous donne la pêche d'entendre parler de vous. On vous encourage à continuer !
A bientôt : en Tunisie...!
Laurie et Ben.